ELFES
Kastennroc
Le Nodrënn est en proie à un mal incommensurable qui le consume effroyablement. En effet, une armée innombrable de goules déferlent depuis la Borduria et se prépare, après avoir anéanti de nombreux villages et la forteresse de Cadanla, à fondre sur la dernière cité du territoire des semi-elfes, Gambrainn. Là, menée par la sinistre nécromancienne Lah’Saa, l’immense horde prend possession des lieux après avoir massacré une grande partie de la ville. Elle s’attache les services du vénal armateur Lothar qui doit lui bâtir une centaine de navires qui lui permettront de traverser l’océan et atteindre d’autres territoires des Terres d’Arran à anéantir. Pendant ce temps, à Elsémur, la cité des Elfes bleus, Lanawyn a perçu la menace grâce au pouvoir du Crystal dont elle est détentrice. Sachant que la ténébreuse Lah’Saa la cherche pour lui ravir son pouvoir. Aussi, le souverain Aamnon a décidé de tendre un piège aux envahisseurs en les attirant sur la citadelle mythique de Kastennroc appartenant au peuple allié yrlanais. Lanawyn, accompagnée de Turin et de nombreux compagnons gagnent le royaume des Yrlanais et engagent les négociations pour préparer l’affrontement. Afin que celle-ci tourne pour le mieux à leur avantage, Turin décide, de sa propre initiative, de faire appel à un guerrier légendaire.
Par phibes, le 29 septembre 2015
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Scénariste :
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Sortie :
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ISBN :
9782302047457
Notre avis sur ELFES #11 – Kastennroc
Ce onzième épisode nous replonge dans la terrifiante invasion des goules et par là, vient faire suite aux péripéties guerrières contées dans les tomes 6 (La mission des Elfes bleus) et 9 (Le siège de Cadanla). Avec Kastennroc, l’on retrouve, d’un côté, la terrifiante elfe noire Lah’Saa et son immense armée de morts-vivants assoiffés de chair fraîche et de l’autre, son adversaire patenté, la belle Lanawyn, elfe bleue de la cité Elsémur habitée par le fameux pouvoir du Crystal bleu.
Comme il se doit, l’histoire narrée via les pensées intimistes de Lanawyn est l’occasion de mettre une fois de plus en opposition les deux personnages principaux sous le couvert d’une bataille qui va se dérouler cette fois-ci sur une partie du royaume yrlanais. Force est de constater que par ce biais, Jean-Luc Istin nous offre, dès le début et sans aucune douceur, un récit impitoyable d’une intensité exceptionnelle, entretenue par l’effroi que suscite l’avancée destructrice de Lah’Saa et ses goules sanguinaires, et également par l’espoir que peut provoquer le pouvoir du Crystal bleu. Tout en œuvrant habilement sur l’enchainement des péripéties qui en découlent et s’appuyant sans retenue sur leur côté surdimensionné, le scénariste fait monter la pression et la maintient profitablement jusqu’à la fin.
Evidemment, le ton ambiant est particulièrement sombre, dramatique et ne laisse la place qu’à très peu de quiétude. Jean-Luc Istin attise la violence la plus crue sur son univers elfique tout en lui assenant des coups imparables (Lanawyn, Turin…). Toutefois, il se plait à créer la surprise en tissant habilement le lien avec un autre univers que l’on connaît par ailleurs, celui des nains. Cette interaction est des plus avantageuses et ouvre d’avantage l’équipée en lui donnant encore plus de puissance.
Kyko Duarte revient donc pour la troisième fois dans la saga et nous assure d’un travail toujours aussi époustouflant. Ici, l’illustration de la bataille de Kastennroc prend des proportions gigantesques, monstrueuses, fracassantes. A l’image de celles vécues dans Le Seigneur des Anneaux, on perçoit toute la barbarie de cette armée des ombres qui se heurte aux remparts de la citadelle. Dans un détail assourdissant, l’artiste ne plaint pas les visions les plus apocalyptiques. Le détail rend convaincant les péripéties, assurément sublimées par une colorisation superbe par un Olivier Héban en pleine maîtrise de sa palette.
Un nouvel opus addictif, qui donne froid dans le dos et qui a le mérite, même au bout de onze épisodes, de bénéficier d’un intérêt constant voire croissant. Donc, que du bonheur pour ceux qui se nourrissent de ces univers fantastiques !
Par Phibes, le 29 septembre 2015