ELFES
Les Maîtres Ogham

Après que son père ait été tué lors d’un duel avec Yaëva, maître ogham du clan des Hautes Frondaisons de la forêt de Torunn, Kaënn a été élevé par cette dernière. Marqué par cette terrible vision qui lui a fait oublier son passé, le jeune elfe s’est reconstruit difficilement au point de nourrir vis-à-vis de Yaëva un certain respect mais aussi une sourde rancœur. Devenu un guerrier redoutable grâce à sa tutrice mais aussi à Am’Rôr, le centaure qui l’entraîne durement en forêt, il ne lui a pas échappé que Yaëva était frappé par la maladie et que sa fin était proche. Cette dernière, d’ailleurs, compte sur lui pour assurer la protection de sa fille Alorënn qui va devoir lui succéder. Ce qui n’est pas pour lui plaire, car les deux jeunes elfes ne sont pas dans le même état d’esprit. Le jour où Adumenôr, le maître d’un autre clan, vient défier le maître ogham pour prendre sa place, le destin de Kaënn bascule irrémédiablement. Témoin de la mort de Yaëva et condamné à être attaché à l’arbre-ogre pour avoir refusé de se soumettre au nouveau maître ogham, Kaënn n’aspire plus qu’à une chose, la vengeance.

Par phibes, le 5 octobre 2020

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Notre avis sur ELFES #27 – Les Maîtres Ogham

En rapport avec les très anciennes écritures celtiques, Nicolas Jarry vient nous livrer une aventure liée à une des cinq races d’elfes qui peuplent les terres d’Arrans, à savoir le peuple sylvain, peuple farouche qui vit dans les forêts et qui use d’une magie druidique. Cette équipée, comme le veut souvent le concept de la saga, s’attache à évoquer un personnage représentant la catégorie d’elfe concernée et sa destinée aux combinaisons dramatiques.

Sous le couvert du jeune Kaënn, on découvre ce qui se passe dans l’immense forêt de Torunn que se partage le millier de clans d’elfes sylvains dans une culture très médiévale où les glyphes runiques (comme chez les Nains) ont leur importance. Plus particulièrement, on se focalise sur celui des Hautes Frondaisons, géré par un maître ogham qui va être à l’origine des mésaventures de ce personnage clé et qui va nous entraîner dans une succession de péripéties initiatiques et vindicatives.

Même si cet épisode reste dans une trame somme toute assez conventionnelle, on concèdera que l’évocation magique de la destinée de Kaënn demeure très agréable à parcourir. L’intrigue instaurée qui repose sur la mise à jour du passé énigmatique du jeune elfe se veut clairement prenante, ce dernier se faisant fort de canaliser des émotions dignes d’intérêt, d’initier des actions radicales dans sa chasse aux souvenirs et de se fourvoyer dans une sinistre manipulation. Il va de soi que les dialogues signés par un Nicolas Jarry toujours aussi volubile et inspiré sont subtilement travaillés, et parfois bien fleuris comme ceux du centaure Am’Rôr.

Graphiquement, le travail à quatre mains réalisé par Gianluca Maconi et Bertrand Benoit se veut de qualité. En effet, on pourra être subjugué par les superbes décors de la forêt de Torunn qui, de par la luxuriance et surtout par l’exotisme de son univers, nous pousse dans ces retranchements de fantasy qu’on apprécie pleinement. Pareillement, les personnages bénéficie d’une réelle présence, eu égard à leurs caractéristiques physiques, morales et magiques habilement mises en avant. Le tout se voit mis en relief par une palette de couleurs bien maîtrisée.

Une nouvelle épopée aux accents tragiques qui complète avantageusement notre connaissance sur le mode de vie des elfes sylvains.

Par Phibes, le 5 octobre 2020

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