ELFES
La Voie des Zul Kassaï

Cet épisode signé l’inaltérable Jean-Luc Istin reprend le périple tourmenté engagé par cette triplette bigarrée que nous avons suivie dans le tome 29 (Lea’saa l’elfe rouge). Nous retrouvons donc la belle Lea’saa, son compagnon à peau verte et massif Turuk et la jeune et fougueuse humaine Irinild là ils nous avaient laissé, au moment où l’elfe rouge/noire combattait un sorcier Wallaki.

Si cette suite signe la fin du voyage du trio, il a la particularité de le solder dans un développement qui ne manque pas, comme il se doit, de rebondissements bien percutants. A cet égard, le scénariste fait preuve d’une belle imagination pour mettre en place des rencontres toujours aussi démesurées, fantastiquement imparables pour donner une certaine tension à son récit. Aussi, on se plait à découvrir les agissements des trois voyageurs, chacun dans leurs prérogatives, qui se complètent à merveille et qui bénéficient d’opportunités bien venues ou subissent des déconvenues dont ils parviennent tout de même à se libérer.

Cette aventure a également la spécificité de s’articuler subtilement avec le tome premier des Terres d’Ogon et nous permet donc de retrouver le petit personnage principal (Ubu). Par ailleurs, bien qu’elle finalise la quête de Lea’saa, elle nous prépare (c’est une bonne ou une mauvaise nouvelle – au choix de l’amateur de fantasy) à un nouveau cycle dans ce vaste univers qu’est le Monde d’Aquilon qui s’intitulera « Guerres d’Arran ». Tout un programme en perspective donc !

Giovanni Lorusso continue sa grande percée dans l’illustration des aventures des elfes. Aidé cette fois-ci par le storyboard de Cuneo et les sublimes couleurs de J. Nanjan, l’artiste nous régale une fois de plus de son trait puissant, riche en détails et esthétiquement impressionnant. Le travail sur l’expressivité de ses personnages est réellement de qualité, en particulier Lea’saa qui, par sa beauté sculpturale, apporte une force mais aussi une sensualité bien agréables. Tout comme Turuk, qui en semi-orc, prend toute sa place dans cette équipée grâce à sa forte et musculeuse personnalité, rejoint par la jeune Irinild, qui, bien attendrissante, se décale subtilement des adultes.

Une aventure tonitruante, bien énergique d’un trio dont on a pris grand plaisir à suivre et qui nous prépare à un nouveau vaste chantier aux couleurs dominantes rouges…

Par Phibes, le 18 décembre 2022