ELLA MAHÉ
La fille aux yeux vairons

Restauratrice de manuscrits anciens, la jeune et belle Ella Mahé s’accorde quelques jours de loisirs avant d’entamer son nouveau travail au Musée du Caire. L’Egypte se prêtant, de par sa culture et son patrimoine au tourisme, la jeune femme se propose d’en faire la visite. Dans le cadre de ses pérégrinations, elle fait la connaissance de Thomas Reilly, un archéologue en vacances à la recherche d’éléments probants sur une princesse égyptienne ancestrale ayant la particularité, tout comme Ella, d’avoir les yeux vairons. Alors qu’une idylle semble naître, Thomas disparaît de la circulation, laissant pour seule trace de son passage, une petite momie au visage inachevé et un carnet de voyage. Dépitée par cette muflerie, Ella s’octroie le droit de lire ledit carnet. Celui-ci la ramène dans les années 20, au moment où Henry Reilly, le grand-père de Thomas, participe en tant que contremaître de l’archéologue Howard Carter, aux recherches de la tombe du pharaon mystérieux Toutankhamon.

 

Par phibes, le 11 février 2011

Notre avis sur ELLA MAHÉ #1 – La fille aux yeux vairons

Le couple d’auteurs constitué par Maryse et Jean-François Charles, à l’origine des superbes saga India Dreams, War and Dreams, Africa Dreams… se remet sur les rails d’une nouvelle fresque aventureuse et romanesque en éditant le premier opus d’Ella Mahé, série qui prend profondément ses racines dans le sol égyptien.

A cet égard, habité par l’envie irrésistible de parcourir le monde et assurément sensible à la beauté et à l’histoire de ce beau et riche territoire (peut-être incité par leur adaptation des Mystères d’Osiris de Christian Jacq), le duo nous propose de traverser le temps entre les tribulations contemporaines d’une jeune femme et les péripéties plus anciennes de personnages dont certains patronymes liés à des travaux historiques illustres éveilleront quelques bons souvenirs.

Ce premier épisode est celui de la découverte, d’une part, du concept original de la série. En effet, un tant soit peu inspiré par des séries réalisées à plusieurs mains (Le décalogue, Destins…), le couple Charles se fait fort, à son tour, de proposer un polyptique scénarisé par ses soins en faisant intervenir à chaque tome, hormis la touche picturale liées aux séquences actuelles exécutée par Jean-François Charles, un dessinateur différent. Le résultat est des plus agréables et a l’avantage de bien différencier les époques.

D’autre part, on fait la connaissance de la belle héroïne aux particularités bien marquées et drainant un mystère que les auteurs devront expliciter. Plutôt naïve, un tantinet fleur bleue, elle se voit dotée d’un particularisme physique, celui d’avoir des yeux vairons, hétérochromie qu’elle partage avec une princesse de l’Egypte ancienne. Par ailleurs, elle fait l’objet d’une attention sévère de la part d’un individu dont on devra évidemment identifier prochainement.

La part historique que développe le couple Charles est des plus intéressantes puisqu’elle fait l’évocation des travaux archéologiques du célèbre Howard Carter (découvreur de la tombe de Toutankhamon). Elle sert de base aux péripéties fictives et enfiévrées d’Henry Reilly qui nous amènera magnifiquement sur les traces de la princesse aux yeux vairons.

Graphiquement, on assiste à l’association de deux types de travaux. Le premier, celui de Jean-François Charles qui s’étale sur une dizaine de planches et qui représente l’aventure au présent d’Ella, est un dessin réaliste en couleur directe. Dispensant des ambiances exotiques de grande douceur et très colorées, ce dernier est un véritable appel au voyage. Le second, signé André Taymans (on lui doit trois aventures de Lefranc, la série de Caroline Baldwin…) tranche sans équivoque avec le précédent. Appartenant à la ligne claire, son trait bien ajusté reste de grande qualité et nous immerge adroitement dans l’Egypte des années 20 et ses trésors enfouis appuyé par des aplats de couleurs sobres et très agréables.

Un premier tome de grande beauté qui augure une saga historiquement probante, portée par une héroïne pleine de charme et des plus mystérieuses.

 

Par Phibes, le 11 février 2011

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