ELLA MAHÉ
Princesse des sables

Trois petits mois se sont à peine écoulés depuis la sortie du premier tome que le couple Charles et leur charmante héroïne Ella reviennent faire parler d’eux avec la publication par les éditions Glénat de la suite des péripéties égyptiennes de la belle aux yeux vairons.

Comme ils l’avaient annoncé précédemment, les auteurs restent fidèles au concept de départ, scindant leur nouveau titre en deux parties à savoir d’une part les pérégrinations présentes d’Ella et d’autre part l’évocation historico fictive d’une épopée ancienne. A nouveau, le lecteur ne peut être que transcendé par l’appel au dépaysement auquel le personnage principal nous invite et qui ne manquera pas, de ses déambulations langoureuses, de nous faire apprécier le charme de l’orient dans toute sa splendeur.

Le mystère reste entier autour d’Ella Mahé bien que l’on sente pertinemment que sa destinée est inexorablement liée à celle de la princesse au visage inachevé. Le questionnement reste de mise quant aux événements qui s’agitent autour de la belle brune aux yeux vairons, entre sa propension à provoquer des petites catastrophes, sa sensibilité face à des vestiges égyptiens ou l’attention sans relâche qu’elle subit au quotidien.

Les péripéties liées à Labadie sont, quant à elles, bien orchestrées et des plus prenantes. Elles sont issues, comme pour l’épisode précédent La fille aux yeux vairons, d’un contexte historique réel (le creusement du Canal de Suez). L’histoire de cet ingénieur face au seuil de Chalouf retient toute notre attention de par le mystère qui entoure ces lieux montagneux et qui plombe l’avancée de l’énorme chantier. La véritable cause nous sera évidemment dévoilée dans une finalité pleine de générosité et de sensibilité.

Comme son prédécesseur, Francis Carin produit un dessin ligne claire d’une très haute qualité. Ayant lui aussi participé à la saga aventureuse Lefranc, il fait éclater son talent dans les quelques 35 planches qui lui sont réservées, au gré d’une évocation graphique riche en détail autant pour les personnages que pour les décors (preuve que d’avoir travaillé dans l’équipe de Jacques Martin lui a été profitable), réaliste, documentée historiquement parlant.

Un deuxième opus à la hauteur du premier, à la fois dépaysant, aventureux et quelque peu didactique. Vivement le prochain tome prévu pour juin 2011.

Par Phibes, le 12 février 2011