Elvis

Cet album destiné à un large public de jeunes possède toutes les caractéristiques requises pour captiver nos chères petites têtes blondes. Tout d’abord, il y a le contexte dans lequel de nombreux jeunes s’y retrouveront pour avoir à caresser le même espoir que le petit personnage récurrent, Elvis. En effet, bercés par les abondantes émissions du show-biz ou de cinéma qui vantent le mérite d’un jeune artiste ou acteur, il ne fait aucun doute que compte tenu de la notoriété que procure ce genre de médias, la facilité veut qu’ils s’identifient à ces artistes promus.

Le deuxième point est la télévision qui est un élément incontournable de l’éducation des enfants. Passer au petit écran est un instant magique qui élève la personne concernée d’un état commun à celui de notoire.

Enfin, la reconnaissance est enviable et excite la convoitise. Tout comme Elvis, ces jeunes ressentent le besoin d"être présent pour "changer le monde".

Joël Legars a donc saisi ces désirs enfantins pour constituer une honorable petite histoire mettant sous les feux des projecteurs un enfant avide d’un avenir très particulier. La puérilité de son histoire a l’avantage de séduire très facilement les plus jeunes et saura combler un bon nombre en les faisant vivre des situations somme toute très basiques (l’école, la maison avec les parents, la rue, l’hôpital). Les dialogues sont en relation avec le personnage et restent à la portée des jeunes lecteurs (il est à préciser que cet ouvrage a reçu le soutien du Centre National du Livre, c’est pas rien !). A cette occasion, l’on pourra retrouver l’esprit de l’album "Les eaux sauvages", autre ouvrage destiné à la jeunesse réalisé par cet auteur. Par ailleurs, le final est très intéressant et permettra de se questionner sur la pseudo consécration d’Elvis.

François Ravard, dont on a pu par ailleurs apprécier le travail dans "Le portrait", a le don de produire des dessins différents selon la portée qu’il souhaite donner. Là, il ajuste son trait au point de l’adoucir pour qu’il convienne parfaitement à son jeune public. Tout en restant dans une réalité très puérile, il donne à ses personnages des expressions plaisantes et convaincantes auréolées d’une colorisation apaisante.

Elvis a un prénom qui semble le prédestiner à un avenir extraordinaire. Mais saura-t-il s’en convaincre ? Voyez par vous-même.

Par Phibes, le 22 juin 2008