EMIA
Frère d'armes

En 2010, en Afghanistan, une escouade de soldats français est prise sous le feu de tireurs talibans. S’étant retranchés dans des ruines, la troupe riposte avec acharnement contre l’agresseur. Malheureusement, un des militaires est grièvement blessé et nécessite son évacuation immédiate. Deux hélicoptères sont alors envoyés de Kabul et parviennent après un échange nourri à prendre position sur les lieux. Mais un tireur embusqué taliban se prépare à tirer une rocket sur les secours.

Trois ans plus tôt, à l’EMIA de Coëtquidan en Bretagne, les élèves-officiers se préparent à la cérémonie de remise des sabres qui aura lieu dans deux jours. Tandis que son collègue Charles va se coucher, Benoît va boire un dernier verre chez Norby’s. Là, son attention est attirée par le manège étrange d’un petit groupe de collègues qui l’amène à s’intéresser à la construction des installations où il se forme. Lors d’une escapade dans les souterrains, il tombe sur M Pujot, l’un de ses profs, qui prend bizarrement des photos des sous-sols. Benoît décide de pousser plus loin ses investigations pour voir ce que trame ce personnage.

Par phibes, le 4 mars 2018

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Notre avis sur EMIA # – Frère d’armes

Ancien pensionnaire de cette école militaire prestigieuse, Matthieu Sylvain a décidé d’évoquer l’EMIA (Ecole Militaire Interarmes) via la bande dessinée au travers des péripéties militaires vécues par deux personnages, les sous-lieutenants Benoît et Charles.

L’on concèdera qu’épaulé par Patrice Buenda, le scénariste, très à l’aise dans ce sujet qu’il a pratiqué durant de nombreux mois, nous livre une aventure on ne peut plus étayée sur le mode de fonctionnement de ladite école et sur ce qu’elle est censée apporter dans le cadre des opérations (celle de l’Afghanistan en est le parfait exemple). Eludant avantageusement le côté trop documentaire pour cibler un large lectorat mais restant tout de même précis dans ses propos juste pour flatter la qualité de cette institution, l’artiste nous entraîne dans une équipée active et passionnée au sein de laquelle le dénommé Benoît va tenter de déjouer une menace grevant la fameuse école basée à Coëtquidan.

Il en ressort une intrigue sur fond d’espionnage intéressante qui, certes, se veut bénéficier d’un certain conventionnalisme mais qui a le privilège d’être complète. Le découpage de cette dernière est bien assuré, générant un sympathique suspense porté par des personnages somme toute attachants de par leur volonté et leur intégrité.

A l’appui de sa tablette graphique, Nelson Castillo vient donner le relief pictural de cette équipée. Le réalisme de ses plans (installations militaires, engins de toute sorte, paysages…) est des plus concluants et apporte la rigueur et l’authenticité qu’il sied pour l’évocation de l’institution militaire. Ses personnages font preuve, quant à eux, d’une présence intéressante, malgré une certaine fixité dans les attitudes.

Une aventure militaire initiatique et animée qui se veut suivi d’un carnet documentaire très éclairant sur la fameuse école d’officiers et son vaste potentiel.

Par Phibes, le 4 mars 2018

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