EMPIRES
La Compagnie des Ombres

Le Monde de Draal vit des heures incertaines. Partagé en trois empires, il est l’objet de nombre de tiraillements interterritoriaux, favorisant ainsi l’émergence de compagnies de mercenaires qui œuvrent pour le compte de cités-Etats belliqueuses. Celle des Ombres, commandée par le Capitaine Tulas Sar’vatia, en est une. Le jour où ce dernier, mandaté pour protéger les pèlerins voguant sur l’océan pour aller se recueillir au sanctuaire de la Déesse Brisée, se voit précédé par des pirates sanguinaires, il se lance à leur poursuite. Après les avoir rattrapés et mis hors d’état de nuire, Tulas devient le témoin de l’accouchement d’une kana-nuibéenne captive et apprend avec surprise que l’enfant porte le signe du keffe, c’est-à-dire de l’homme qui, auprès de ses âmes sœurs Nutë et Tsia, guidera la destinée son peuple. Selon la règle, l’enfant devrait être conduit à la cité de Djaname’syrt. Or, compte tenu des déboires vécus dernièrement, Tulas préfère rallier la cité de Sienn afin de confier le nouveau-né et sa sœur aux gardiennes du Temple des sœurs du Renoncement. Le mercenaire aurait-il pris la bonne décision ? Et si la Compagnie des fanatiques d’Ygdar en décidait autrement, que ferait Tulas ?

Par phibes, le 5 septembre 2024

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Notre avis sur EMPIRES #1 – La Compagnie des Ombres

A l’origine du vaste monde d’Aquilon, Jean-Luc Istin et Nicolas Jarry abandonne très éphémèrement leur univers de prédilection et leurs multiples races (elfes, nains, orcs, gobelins, humains et autres) pour se lancer dans une autre équipée toujours nimbée de fantasy. Portant le nom de Draal, ce nouveau monde se veut le terreau d’un arc d’aventures se déclinant au minimum sur 5 volets.

Ce premier tome se veut donc celui de l’ouverture. Par son biais et à la suite d’un avant-propos préparatoire qui dresse le cadre géopolitique de ce monde impérial bigarré, le lecteur entre rapidement dans le vif sujet, conduit en cela par le dénommé Tulas Sar’vatia, mercenaire de son état, et dont la destinée va être bousculée par sa rencontre avec l’un des guides de l’empire du sud, le Kana-nuiba.

Cette équipée s’inscrit comme spécifié dans le sang et met en présence une guerre de succession particulièrement violente. En grand concepteur patenté, Nicolas Jarry nous livre un récit sombre dans lequel le sort d’un nouveau-né est en jeu dont la survie va être menacée par l’interaction de personnages et de créatures maléfiques. Evidemment, l’action et l’aventure prennent une place prépondérante dans ce tome et ont l’avantage de dévoiler une partie de l’architecture d’un empire tripartite au mode de fonctionnement séculaire plutôt original et bien intéressant. Comme à son habitude, le scénariste ne plaint pas le verbe qui accompagne les nombreuses bulles et offre ainsi une lecture rythmée bien copieuse très appréciable.

Après son intervention dans le tome 4 de la série Avatar dans la collection Comics de chez Delcourt, Miguel Angel Ruiz revient à la faveur de cet album dans des proportions graphiques plus conséquentes. Seul maître à bord, l’artiste espagnol assure une belle prestation, conjuguant avec un certain brio ambiances médiévales et fantastiques. Il ne fait aucun doute que le travail produit, sous le couvert d’un découpage actif et d’une colorisation signée Vincent Powell efficace, met à l’honneur des décors exotiques, maritimes grandioses et des personnages tout en caractère. La violence des nombreuses actions reste prenante d’un bout à l’autre du récit et suscite un grand intérêt.

Un premier tome de qualité pour un nouvel univers que l’on a envie de retrouver prochainement dans une deuxième partie.

Par Phibes, le 5 septembre 2024

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