En attendant que le vent tourne

Pierrot, Florentin et Xavier se retrouvent à la campagne à l’occasion des grandes vacances et du haut de leur dizaine d’années, projettent de construire une cabane dans un sous-bois où ils aiment aller jouer.

Mais voilà qu’un jour, leur cabane est retrouvée saccagée ! Il ne leur faut pas longtemps pour accuser les désagréables jumeaux Brossard du village voisin et une fille qui les accompagne.

Entre les deux "bandes", les choses se gâtent et très vite, la guerre est déclarée. Elle pourrira l’été des trois copains qui, à chercher des bêtises à faire et à coller sur le dos des ennemis, passeront à côté de la joie de vivre qu’auraient dû leur procurer leurs vacances…
 

Par sylvestre, le 23 janvier 2011

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Notre avis sur En attendant que le vent tourne

Blaise et Robin Guinin sont deux frères qui forment le talentueux duo à qui l’on doit cette très belle petite bande dessinée intitulée En attendant que le vent tourne publiée aux éditions Casterman. Cette BD est une petite chronique estivale dont les personnages principaux sont des enfants, et c’est avec un graphisme tout à fait en phase avec son esprit jeunesse qu’elle est réalisée : trait semi-réaliste et couleurs douces. Qui n’aura pas pensé lors de sa lecture de cet album, pour certaines ambiances, à d’autres comme Mon cousin dans la mort ou Où le regard ne porte pas, voire à Le village qui s’amenuise (pour ne citer que ceux-là) ?!

L’histoire est plutôt dramatique. Elle raconte comment des enfants vont en accuser d’autres à tort, déclenchant une surenchère entre leurs clans ennemis qui auraient sans cela pu passer de merveilleuses vacances ensemble dans des décors propices à rapporter de meilleurs souvenirs que ceux qu’ils emporteront finalement. Et même si la séquence entre le papi communiste et le bouliste n’avait pas été mise en scène, on se serait forcément fait la remarque que cet envenimement de la situation qui va croître entre les enfants n’est pas leur apanage dans l’absolu et peut tout à fait exister… entre adultes !

Le fait est que nous, lecteurs, apprenons en direct et très tôt qui est l’auteur du saccage de la cabane ; ce qui a mis le feu aux poudres, si j’ose dire… La surprise et l’intérêt ne sont donc pas là, mais dans le traitement ensuite des comportements et des réactions, des quiproquos et des ratés. D’autant qu’en fonction des choix faits et des pulsions suivies, certaines choses qu’on aurait aimé voir bien tourner font plutôt (et inévitablement ?) empirer la situation ! Oui, on assiste à un dangereux engrenage de faits et on est bien entendu dans l’impossibilité de souffler aux petits acteurs aveuglés comment faire pour que tout revienne dans l’ordre ! Mais quand haine et rancune sont de la partie, qu’elles sont difficiles à chasser !!! Pierrot et ses copains vont l’expérimenter…

C’est très bien fait. Et c’est sur une note doublement dramatique que prend fin le récit, car si l’on sait à quoi s’en tenir au sujet du différend qui a mis les enfants les uns contre les autres, il n’en reste pas moins qu’on referme l’album sans que l’incendie qui a commencé ait pris fin !

En attendant que le vent tourne est un véritable petit bijou à découvrir aux éditions Casterman. Un coup de cœur que vous partagerez, c’est certain, avec le plus grand nombre !
 

Par Sylvestre, le 23 janvier 2011

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