EN SAUTANT DANS LE VIDE
La dette
Alors que se préparent dans les bas-fonds barcelonais des représailles à l’encontre du dealer Ivan pour l’assassinat du petit caïd Ramiro, le jeune Edu se rapproche progressivement de la sémillante Monica et lui découvre des qualités insoupçonnées sans pour autant parvenir à se détacher de Luna. Cette dernière, quant à elle, préserve ses sentiments pour Raul tandis que celui-ci, depuis son opération, semble sombrer et, de fait, se dissocie de la belle blonde. Hector, le frère du malade, a décidé, en ultime recours, de faire appel à Ivan pour lui permettre de financer l’appareillage dont a besoin son frangin Raul pour marcher. Entre amourettes et décisions extrêmes, les acrobaties semblent de plus en plus périlleuses.
Par phibes, le 1 janvier 2001
Notre avis sur EN SAUTANT DANS LE VIDE #3 – La dette
Le trio constitué par Luna, Edu et Raul qui a fait l’ouverture de cette superbe série, revient parmi nous pour la suite des évènements qui étaient restés en suspension dans les dernières vignettes du tome précédent. La désillusion ambiante de la page finale trouve en cet épisode une orientation qui relance de plus belle l’intrigue générale.
Dans le registre de la violence, si l’on apprend le passé provocateur d’hooligan d’Hector et ses liens avec Ivan (passés et futurs), on fait un peu plus la connaissance du "diable", celui qui a été commissionné pour venger la mort de Ramiro et dont les agissements extrêmes promettent des moments intenses. On retrouve également Ivan et son omnipuissance (musculaire et mafieuse) qui nous promettent, là aussi, des instants irréversibles.
Dans une partie plus légère, on retrouve les trois jeunes adeptes du "parkour" (à l’image des Yamakasi) et l’émoustillante Monica qui, encore une fois, se cherchent, sentimentalement parlant. Ces joutes affectives sont le pilier de l’histoire et apporte la sensibilité, l’émotivité qui contrecarrent la violence montante.
Dans ce mélange de genres, Man à qui on doit "Mia" toujours chez Dargaud, tire habilement les ficelles de son récit et tel un "traceur", emprunte des passages difficiles, dans des acrobaties scénaristiques formidables, bien efficaces et des plus suggestives. Les émotions sont au rendez-vous et s’entrecroisent au gré des situations.
Au niveau graphique, on sent un certain rodage à réaliser des dessins imprégnés du style manga, dans des schémas excellents et bien colorisés, d’une fraîcheur débordante et aux perspectives bien étudiées. Les gros plans sont redoutables et permettent de camper des ambiances parfaitement ressenties. Les expressions sont également formidables et apportent souvent la sensibilité nécessaire. Un petit bémol sera toutefois apporté sur la réalisation de certains visages qui présentent la même similitude et qui ont tendance à nous faire hésiter.
"La dette" est un excellent épisode qui porte vers le haut cette belle saga qui, qui plus est, a obtenu, la médaille de bronze à l’"International manga award" de 2008 à Tokyo. C’est pour dire !
Par Phibes, le 10 avril 2009
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