ENFANTS DE BELZAGOR (LES)
Episode 2/2

Sous l’égide des Humanoïdes Associés et toujours inspirés par l’univers développés par le romancier Robert Silverberg, Bruno Lecigne, Sam Timel, Adrien Villesange et Alexandre Boucq reviennent pour nous livrer le second volet de l’équipée vécue par leur personnage principal Eddie Gundersen. Ex-colonialiste, celui-ci est devenu une sorte de gourou (le Gundy) pour les humains restés sur place après la décolonisation de Belzagor et a été missionné par l’être suprême de la planète (Vol’himyor) pour convoyer un enfant atypique nildor au Pays Interdit.

La mission menée par Eddie se poursuit donc, cette fois-ci sur les Terres Glacées, situées aux portes du territoire interdit aux natifs de ce monde. Au fur et à mesure que le Gundy se rapproche donc de sa destination finale, les évènements semblent se précipiter. Ils apportent subtilement un peu plus d’informations sur le mode de fonctionnement de cette terre exotique et sur la transmutation cyclique de ses habitants. C’est ainsi que d’autres secrets via le sulidor Ti-mulee nous sont dévoilés en même temps que l’avenir de ce monde bien évolutif.

En parallèle, l’aventure continue également pour la commandante Dorothy Darmund/Kurtz qui, poursuivant un objectif beaucoup plus vénal, va se retrouver bientôt aux prises d’une femelle naggiar. Là encore, on découvre grâce au biologiste Sam d’autres spécificités naturelles de la planète. Il ne fait aucun doute que les auteurs de cette équipée de science-fiction trouvent une inspiration originale conforme à l’univers de Robert Silverberg et ne manquent pas, à ce titre, de nous régaler sur son originalité et sur son côté très éloigné du modèle humain.

Adrien Villesange conforte l’attrait de cette aventure d’anticipation à la faveur d’un trait bien efficace. Son message graphique reste on ne peut plus inventif quant à la restitution du monde de Belzagor et de son biotope totalement inhabituel. Les surprises vont de pair, surtout en ce qui concerne les particularités des natifs (dans leur physique et leur mode de vie), superbement croqués dans des proportions, dans des attitudes hors normalité. Les paysages du territoire interdit sont à perte de vue et véhiculent grâce à une colorisation efficace la froidure qui sied à l’aventure.

Une fin d’histoire originale fortement inspirée de celle narrée dans le roman d’origine Les profondeurs de la Terre que les amateurs de SF et du romancier Robert Silverberg apprécieront à sa juste valeur.

Par Phibes, le 12 décembre 2023