Eniac

(Regroupe les Eniac 1 à 4)
Créée en 1942, une puissante Intelligence Artificielle appelée Eniac s’est progressivement emparée de tous les codes les plus importants qui permettent de contrôler les armes et les systèmes informatiques planétaires. Depuis quelques jours, elle affiche, sur les écrans des divers services gouvernementaux un compte à rebours qui se terminera dans quelques jours. Les deux agents Falk et Fletcher sont missionnées pour découvrir de quoi il s’agit et trouver une parade pour stopper définitivement Eniac. Cependant, l’IA est partout, a accès à toutes les caméras et donc il faut absolument mener cette mission sans faire appelle à l’informatique, en se méfiant d’absolument tout le monde…

Par fredgri, le 31 octobre 2024

Notre avis sur Eniac

Quatrième volume traduit du catalogue Bad Idea, Eniac se révèle dès les premières pages un thriller particulièrement bien mené qui nous entraîne dans une intrigue mêlant espionnage, intelligence artificielle et bien évidemment enjeux planétaires.

Matt Kindt est très à l’aide dans ce type de répertoire et il nous le démontre une nouvelle fois. Le scénario part pourtant d’une idée assez simple, une IA menace la sécurité de la planète, il faut l’en empêcher. Pour cela, on envoie deux agents extrêmement efficaces et très bien entraînées qui sont habituées aux missions ultra confidentielles. En gros, deux femmes de terrain que rien ne peut arrêter, prêtes même à se sacrifier si nécessaire.
Toutefois, Kindt met le doigt sur une des grandes angoisses de l’ère informatique, le développement des IA et le danger qu’elles peuvent hypothétiquement représenter pour la sécurité de l’humanité, tout en pointant l’une des grandes dérives sécuritaires qui obsèdent les grandes puissances de la planète. Le propos est vraiment pertinent, même si, actuellement, c’est aussi un thème très tendance, lié aux tensions du moment ou tous se sentent surveillés de toute part, manipulés par les réseaux sociaux… Du coup, le scénario s’articule très bien au milieu de ces ambiances sombres ou chaque recoin peut cacher une caméra de surveillance qui peut lire sur les lèvres, un point informatique qui peut transformer un avion en cercueil qui s’écrase etc.
Tout l’intérêt de l’histoire va donc venir des ressources que vont déployer les deux agents pour se protéger, tout en avançant dans leur enquête.

L’album est captivant et pose d’intéressantes questions sur notre rapport avec l’informatique. Toutefois, Kindt aurait aussi pu pousser davantage le fond, histoire de ne pas entièrement le cantonner à une énorme course poursuite.
En contre partie, il est accompagné par Doug Braithwaite qui correspond parfaitement aux atmosphères de l’histoire. Son trait est réaliste et sa mise en scène très efficace. Peut-être que ça manque un peu d’expressivité, mais qu’importe, c’est du très beau travail.

Un album qui montre malgré tout que malgré tout, le catalogue Bad Idea recèle de très bonnes choses. On attend la suite des traductions avec impatience.

Par FredGri, le 31 octobre 2024

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