ENNEMIS DE SANG
Les moissons funestes

En juin 1914, Omer Desmet débarque à Anvers. Un rien paumé, il cherche à se loger. Il finit par tomber sur un individu se nommant Louis de Meester qui, sensible à ses inquiétudes, l’invite chez lui. Docker et peintre, ce dernier finit par lui demander de raconter son histoire, ce que fait Omer devant une bonne bouteille de vin. Tout commence par un accident subi par Maria Desmet qui lui fait perdre son bébé. Traumatisée par cette perte et inconsolable, elle kidnappe un nourrisson dans le jardin d’une grande propriété appartenant à l’entrepreneur Johannes Van Tongen. L’enquête policière qui s’ensuit oblige les Desmet à fuir leur domicile pour atteindre Liège où Frans, le compagnon de Maria, trouve un emploi de mineur aux Houillères du Pays de Herve. Durant dix années, tout se passe au mieux pour les Desmet tandis que chez les Van Tongen, la crise vient toucher l’entreprise au point que Johannes doit réaliser de nouveaux investissements pour relancer son affaire. Il prend alors la direction des Houillères du pays de Herve. Cette initiative va faire croiser à nouveau les destinées des deux familles.

Par phibes, le 14 octobre 2024

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Notre avis sur ENNEMIS DE SANG #1 – Les moissons funestes

Réalisé par le tandem familial composé de Francis Carin et de son fils David Caryn, ce premier volet est l’occasion de nous présenter une saga familiale particulièrement tourmentée dont l’élément principal est Omer Desmet/Van Tongen. Ce personnage a un passé qui n’est certes pas commun et ce premier épisode est là pour nous l’exposer grâce à la rencontre de celui-ci avec le peintre/docker Louis de Meester.

Nous sommes donc en juin 1914 et l’arrivée d’Omer dans la ville flamande d’Anvers initie la fameuse histoire. Les auteurs nous intéressent immédiatement à ce personnage en quête d’une autre vie que celle vécue précédemment, dans une présentation sur plusieurs époques qui bien sûr vont venir expliciter les raisons de sa fuite.

Le récit qui se réfère à l’histoire de la Belgique de 1914 est particulièrement bien géré car il permet de suivre un individu bien sympathique au demeurant, dont le parcours familial va se révéler des plus chaotiques. On peut concéder que l’intrigue mise en place, générée par un kidnapping, une fuite en avant pour le moins soutenue associée à des retrouvailles insoupçonnées et un antagonisme naissant, est de très bon niveau et engendre une tension constante qui est loin d’être désagréable.

Graphiquement, le boulot est remarquable. Les auteurs gèrent leurs coups de crayon d’une manière très adroite, dans une évocation picturale certes classique mais de belle qualité. Eu égard à la finesse des décors, l’on comprend aisément que le travail de documentation (sur le bassin houiller du plateau de Herve et sur les économies locales) a été conséquent pour leur cadrage dans le contexte historique. Au niveau des protagonistes, là-aussi, c’est croqué avec une belle rigueur, permettant ainsi d’apprécier un trait réaliste des plus enchanteurs.

Un début de péripéties familiales bien prometteur qui vont nous entraîner sur d’autres territoires bien éloignés.

Par Phibes, le 14 octobre 2024

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