ENQUÊTES DE NICOLAS LE FLOCH (LES)
L'énigme des Blancs-Manteaux
En février 1761, l’enquêteur Nicolas Le Floch est convoqué par le Lieutenant-Général de police M. de Sartine. Ce dernier ayant toute sa confiance en ce jeune limier, il lui propose une affaire qui demande discrétion. En effet, le Commissaire Lardin, un des hauts responsable de la police, n’a pas donné signe de vie depuis quelques jours et son absence n’est nullement rassurante. Bénéficiant d’une commission extraordinaire, Nicolas décide de s’adjoindre l’inspecteur Bourdeau et entame son enquête en visitant la morgue. En ces lieux sinistres et peu odorants, le jeune policier ne trouve pas le cadavre du commissaire mais tombe sur son ami le Docteur Semacgus à la recherche de son domestique lui-même disparu. Entendu pour les besoins de l’enquête, le praticien déclare avoir été, trois jours auparavant, dans une maison de passe, invité par le Commissaire Lardin. C’est en ces lieux sulfureux qu’il a été témoin d’une altercation entre le disparu et le docteur Escart au sujet de l’épouse du policier. Nicolas décide de rendre visite à cette dernière qu’il connaît quelque peu. Parviendra-t-il à retrouver le haut fonctionnaire ? A n’en pas douter, cette enquête va se révéler longue et fastidieuse.
Par phibes, le 27 août 2018
Notre avis sur ENQUÊTES DE NICOLAS LE FLOCH (LES) #1 – L’énigme des Blancs-Manteaux
Le moins que l’on puisse dire, c’est que Dobbs est de ces scénaristes qui aiment à mettre en avant des univers, des œuvres littéraires qui ont fait leur sensation lorsqu’elles ont été publiées dans leur état originel. Après un bref passage dans le monde fantastique de Stefan Wul (Odyssée sous contrôle) et une introspection plus marquante dans l’univers d’HG Wells (La guerre des mondes, L’homme invisible, la Machine à remonter le temps…), l’artiste a pris le parti de faire son œuvre dans un autre arc littéraire, celui appartenant au romancier récemment disparu de Jean-François Parot et à son personnage Nicolas Le Floch.
Ce premier opus fait office de présentation du héros et du cadre historico-policier dans lequel il est appelé à évoluer. L’effort d’adaptation est bien perceptible par le fait que Dobbs parvient en soixante pages à nous livrer fidèlement une enquête intégrale cohérente et addictive, mettant en scène un grand nombre de personnages réels ou fictifs profonds qui ont tous, de près ou de loin, un lien avec les investigations policières.
Il ne fait aucun doute que si ces dernières s’appuient sur un certain classicisme, elles ont toutefois le privilège de se dérouler selon une structure certes particulièrement bien conçue mais un tant soit peu complexe. En effet, à force de détails, d’indices et de rebondissements, l’affaire tend parfois à nous échapper mais le bel esprit d’analyse et de restitution de Nicolas parvient heureusement à nous remettre dans le bain de l’intrigue.
Cette première approche a toutes les chances de piquer notre intérêt car elle se veut également se nourrir d’un développement efficace et d’un jeu de dialogues particulièrement généreux, ampoulé comme il se doit pour coller à l’époque. Nicolas campe un personnage captivant, à l’image d’un Maigret du 18ème siècle, qui sait, quand il le faut, prendre des coups et aussi en donner.
La part graphique revient à Chaiko, illustrateur de talent qui connaît déjà Dobbs pour avoir travaillé ensemble sur le tome dédié à François 1er dans la série Ils ont fait l’Histoire. Ici, l’artiste nous livre une partition de grande qualité que ce soit au niveau des dessins ou de la couleur. A la faveur d’un réalisme historique superbe, il parvient à donner corps à cette enquête policière, dans une justesse qui force l’admiration. Les décors parisiens de 1761 sont de toute beauté et les personnages (Nicolas en premier) qui y déambulent se veulent d’une expressivité remarquable.
Un premier opus qui place très efficacement sous les projecteurs un nouveau personnage que l’on peut connaître déjà que ce soit au niveau de l’arc littéraire de Jean-François Parot ou de son adaptation en série télévisée diffusée à partir de 2008. Une ouverture qui donne réellement envie de voir le fameux limier dans une nouvelle enquête. A suivre donc !
Par Phibes, le 27 août 2018
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