Entre Parenthèses

Une jeune femme vit une rupture amoureuse et expérimente la vie de célibataire.

Par geoffrey, le 2 octobre 2014

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Notre avis sur Entre Parenthèses

En narrant, par des scénettes d’une page, l’expérience de vie d’une très jeune femme qui découvre la vie en même temps que la vie en célibataire, l’auteur nous emmène dans son mini-univers. A la suite d’une rupture, l’héroïne prend soudain conscience du vide de sa propre existence. Elle sait à peine se faire à manger, voit parfois son ex, mais surtout, multiplie festivités (apéritifs, découverte du vin rouge, sorties en boîte de nuit…) et oisivetés (lecture, dessin…).

Personnage sans nom, elle côtoie d’autres personnages eux aussi sans nom. Ils sont pléthores, paraissent tous avoir le même âge et faute d’être mieux caractérisés, trouvent difficilement leur place dans l’environnement de la jeune femme. Qui est-ce ?, se demande sans cesse le lecteur à chaque visage. Déjà la scénette se termine et la gêne demeure. Comme si aucun de ces personnages, fantômes sans consistance, ne compte vraiment pour l’héroïne.

Le dessin n’aide pas à y voir plus clair. Mis à part deux belles illustrations, dont celle de couverture, les personnages, tracés à l’encre noire, demeurent indistincts les uns des autres. Les décors (maisons, fleurs, livres, désert…), aux crayons de couleurs et à l’aquarelle, restent quant à eux trop schématiques, voire enfantins.

Si l’on comprend que l’auteur cache une vraie sensibilité, une fragilité et le courage de faire naître son premier roman graphique, le résultat n’est pas à la hauteur. Le minimalisme du scénario (120 pages sur des petits riens de la vie, dont certains incompréhensibles), les partis pris de la mise en scène (couleurs pimpantes, éloignement de la caméra, dialogues en creux…) et le rythme bancal (115 pages très lentes puis une accélération artificielle sur les 5 dernières) surprennent. Ils questionnent surtout sur l’accompagnement fourni par son éditeur et les choix de celui-ci.

Faute d’être maîtrisée, cette bande dessinée peine à distiller de l’émotion. Au lieu de la tristesse ou du blues qu’il pourrait s’attendre à y trouver, le lecteur ne voit dans cette histoire de rupture qu’insouciance, confort et ambiance joyeuse de toutes les couleurs (ce n’est pourtant pas une histoire décalée !). Et le final avec son absence de chute ou son esquisse si délicate – qui tient dans une fleur, comme avait commencé le livre – confirme qu’il y a un souci. Sans doute, celui d’avoir cueilli le talent un peu trop vite.

Par Geoffrey, le 2 octobre 2014

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