Envie de chien

Envie de chien est un personnage étrange, il se balade le long des rues de Paris, dans les musées sans que personne ne prenne conscience de lui. Son histoire est tout aussi étrange, il vient d’un monde parallèle peuplé de cités surréalistes, son père et sa mère, créatures androgynes, se sont accouplés dans un train, un jour et chacun de leur côté ont mis au monde un garçon et une fille.
Le père d’Envie de chien est un tueur, et parce qu’il ne veut pas que son fils devienne comme lui il va remplacer son coeur par celui d’une femme généreuse et bonne. Des années après, alors qu’ Envie de chien vient de tuer son père pour l’empécher une ultime fois de commettre un nouveau meurtre, dans l’ombre de la ville de nouveaux assassinats viennent semer la peur et tout les regards se tournent vers notre héros soudain visble de tous ! Que se passe t il ?

Par fredgri, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur Envie de chien

C’est certainement l’oeuvre majeur de cet auteur si particulier. « Envie de chien » est principalement un long poéme, une ode à l’imagination, aux histoires maudites !
Ce projet, comme l’explique Cadelo au début de l’album, est né grace à une suite d’échanges epistolaires entre l’auteur et des correspondants franco-italiens. Par certain côtés cette correspondance donne à l’ensemble un aspect parfois proche des « cadavres exquis », chaque nouveau chapitre venant compléter le précédant et apportant une nouvelle vision de l’ensemble. Au départ on a un personnage, un contexte, entouré d’une sorte de mythologie particulière, puis les interventions viennent poser de nouvelles pierres et révéler d’une part l’origine, d’autre part l’existence de son frère/soeur… Envie de chien est de son côté un personnage très bizarre, ses deux jambes se fondent en une, il a la peau jaune et porte sur le visage une marque en forme de masque rouge, lui et ses congénaires mangent des sandwiches aux lézards, habitent dans des appartement disproportionnés et passent le plus clair de leur temps à penser, mélancoliques. Néanmoins on est quand même loin des histoires pompeuses, certes c’est un brin maniéré mais il se dégage une atmosphère onirique de l’ensemble qui envoute le lecteur. Et le graphisme parfait de Cadelo ne fait qu’amplifier tout ça (il joue sur les styles de couleur, les traitements, les angles, la narration éclatée, le symbolisme etc; incroyable)
Par contre on a du mal à trouver nos marques dans cet album particulièrement destructuré, Cadelo expérimente tout une série de codes, de languages qui parfois allourdissent la lecture (qui n’est déja pas évidente de par son symbolisme). C’est un album très étrange qui demande une immersion de la part du lecteur, comme certains films, il faut savoir a la fois se poser des questions et aussi laisser la logique de côté pour s’élancer aux côtés d’Envie de chien à la poursuite de son coeur.

Par FredGri, le 3 avril 2003

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