EPEE D'ARDENOIS (L')
La prophetie

Nous voilà replongés par la magie d’une intrigue riche en rebondissements dans cet univers animalier où les ours, les renards, les lapins et autres sangliers sont les talentueux acteurs d’un scénario où le souffle épique le dispute à l’intimité des sentiments.
La distribution des rôles est d’une redoutable efficacité et le lecteur se laisse entrainer dans l’équipée des Compagnons de l’aube, héros vieillissants mais qui n’ont rien perdu de leur efficacité ni de leur fougue.
La tâche qui les attend est rude. Entre trahison et loyauté, félonie et abnégation, la bataille pour la liberté reprend avec une force et une violence mortelle. Il y a du Seigneur des anneaux dans ce récit et la mise en scène particulièrement soignée, aux cadrages dynamiques et nerveux nous emporte à la suite de nos héros dans une aventure palpitante et glorieuse.
Si l’écriture, les dialogues, d’Etienne Willem sont enlevés, alternant avec finesse et précision humour, tendresse et exaltation, le dessin, expressif à souhait, nous fait partager toutes les émotions des personnages, acteurs majeurs ou simples gueux, ils sont animés d’une vie intérieure riche et toute la palette de sentiments exacerbés par les heures sombres qu’ils vivent transparaissent par le truchement du trait fin et précis de Willem.
Les rêves de chevalerie, d’honneur et de courtoisie de Garen vont se trouver confrontés à la terrible réalité de la guerre et notre gentil héros, qui cache sous un physique de timide un cœur gros comme ça, va comprendre que la quête à laquelle son destin l’appelle ne sera pas tout à fait conforme à la légende et aux règles de la noblesse d’âme des preux chevaliers.

Par Olivier, le 2 août 2012