ÉPOPÉE DE LA FRANC-MAÇONNERIE (L')
Destruction

En pleine Commune de Paris, Albertine, qui attend un enfant, voit son mari franc-maçon s’impliquer pleinement dans cette révolution qui débouche sur une guerre civile. Les événements vont l’obliger elle-aussi à s’engager, ce qui la conduit au bagne, en Nouvelle-Calédonie. Y rencontrant notamment Louise Michel, elle compte bien retrouver la métropole…

Par v-degache, le 19 septembre 2023

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Notre avis sur ÉPOPÉE DE LA FRANC-MAÇONNERIE (L') #9 – Destruction

L’épopée de la franc-maçonnerie se poursuit avec ce Tome 9 qui nous propose une immersion dans la Commune de Paris.

Pierre Boisserie construit son récit en alternant les scènes se déroulant durant les 72 jours de cette expérience démocratique et révolutionnaire, qui basculera en guerre civile, du 18 mars au 28 mai 1871, et des planches nous emmenant en 1874 au bagne de Ducos, qui fonctionnera jusqu’en 1924, en Nouvelle-Calédonie.

Albertine est la femme d’un ouvrier parisien et franc-maçon, Sylvain, qui refuse la capitulation du gouvernement de Thiers face à la Prusse. La jeune femme, qui attend un enfant, se retrouve ainsi emportée par l’Histoire et le vent révolutionnaire qui va souffler durant quelques semaines sur la capitale, et qui la conduira jusqu’à la déportation, comme des milliers d’autres Communards, après la Semaine sanglante.

La franc-maçonnerie reste bien sûr au centre du scénario, et l’on découvre ainsi son rôle durant la Commune, mais aussi les luttes internes entre frères, dans Paris, sur l’attitude à adopter face aux combats, mais également entre maçons communards et ceux restés aux côtés de Thiers, plusieurs rencontres se déroulant même entre représentants du mouvement libertaire et chef de l’exécutif, pour tenter de trouver, en vain, un compromis.

L’album est passionnant, que ce soit par l’immersion dans la Commune et l’entremêlement des destins de héros fictionnels ou historiques, par cette histoire interne de la franc-maçonnerie dont les membres se déchirent et s’opposent sur la stratégie à mener, mais aussi où point la question de l’entrée des femmes dans les loges, et enfin par la partie rappelant que la France a pendant des décennies envoyé des condamnés au bagne, au bout du monde, dans des conditions sanitaires déplorables.

Quant au dessin de Vincent Wagner, même en l’absence d’Amérindiens, il réussit le pari de la reconstitution historique, parvenant à faire vivre le bouillonnement intellectuel et la ferveur révolutionnaire de la Commune de Paris. Un sans-faute, toujours complété de façon passionnante par le dossier de fin d’album, signé Jean-Laurent Turbet.

Rejoignez Albertine et Sylvain, mais aussi Louise Michel ou Henri Rochefort, pour vivre ces heures dramatiques du début de l’année 1871, ainsi que les tensions et divisions que cela entrainera au sein des loges maçonniques !

Par V. DEGACHE, le 19 septembre 2023

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