ERNIE PIKE
Chroniques de guerre

De 1939 à 1945, lors de la seconde guerre mondiale, ou par la suite, lors de la guerre de Corée, Ernie Pike, journaliste et correspondant de guerre, a parcouru les champs de batailles pour témoigner de ce que furent les combat, de ce que vécurent les hommes qu’ils soient Américains, Français, Anglais, Russes, Japonais ou Allemands.
 

Par berthold, le 1 janvier 2001

Publicité

Notre avis sur ERNIE PIKE # – Chroniques de guerre

1994 : Glénat lançait la collection Grands Chapitres où nous retrouverons deux oeuvres fondamentales de Pratt : Capitaine Cormorant et Ernie Pike.

Ernie Pike a été créé en 1957 par Hector Oesterheld et Hugo Pratt. Pike s’inspire du célèbre journaliste américain, Ernest Pyle, né en août 1900 et mort à Okinawa en avril 1945 et dont les reportages paraissaient dans plus de 300 journaux. Il avait couvert l’armée américaine en Afrique du Nord, en Italie, en France et dans le Pacifiique. A partir de ce personnage, Oesterheld et Pratt vont imaginer Ernie Pike. Et les deux auteurs ne vont pas adapter les récits de Pyle mais vont vraiment créer leur récit.

Ernie Pike va donc paraître en 1957 en Argentine dans le mensuel Hora Cero et en 1958 en Italie dans Il nuovo Sceriffo jusqu’en 1959, puis dans quelques numéros de Sgt Kirk et, des années plus tard, dans la revue Corto Maltese. En France, c’est en 1969 que nous découvrirons la série dans Kwaï les baroudeurs, dans Phénix puis dans Circus. Par la suite, cela sortira en album entre 1979 et 1981. En 1984 sortira une intégrale avant une nouvelle édition en 1994. Ce récit connaîtra aussi une version poche chez J’ai lu. Depuis 2004, Casterman repropose la série en versions couleurs.

Dans ces Chroniques de guerres, nous retrouvons donc des récits de guerre qui nous entraînent sur les différents fronts.
Les histoires sont très bien écrites. Ce ne sont pas de stupides récits de guerres. Au contraire, il y a toujours quelque chose qui en ressort. L’émotion passe toujours. C’est surtout Oesterheld qui a écrit les histoires (mais Pratt intervenait parfois) sauf quelques-unes qui sont écrites entièrement par Hugo Pratt.
Certaines histoires vont toucher le lecteur car il va pénétrer au coeur du conflit en prenant le parti d’un enfant, d’un civil, d’une mère, etc… D’autres histoires sont emplies d’humour comme "L’arme secrète de Judas O’Leary" avec ce O’Leary et sa cornemuse qui va mettre en fuite les Allemands. Les auteurs ne caricaturent pas leurs personnages. Qu’ils soient héros ou salopards, ils sont des hommes avant tout. Et on y voit bien que dans les deux camps, il y avait des méchants et des bons.
Tiens, une histoire, Francs Tireurs,  rappelle une autre que l’on retrouvera dans… Deux ou trois choses que je sais d’eux (Casterman)…
Côté dessin, Hugo Pratt fait merveille. Son noir et blanc est imposant, majestueux, superbe. Certains passages sont superbes comme le récit Bottes qui se passe sur le front russe avec ces scènes sous la neige. Les scènes dans la jungle aussi sont impressionnantes. Ces ombres nous font partager le danger qui guette et nous y font frémir. Et que dire de ces scènes se passant dans le désert ou sur les mers ? J’aime beaucoup l’histoire du sous-marin allemand obligé de rester à la surface pour sauver des naufragés ennemis.

Pratt donne ses traits à un des soldats du récit Tarawa et pour le photographe Tony Zardini, Pratt s’inspire du célèbre photographe Robert Capa.

Les récits d’Ernie Pike sont des histoires que vous n’oublierez pas comme cela. Cette oeuvre est un des indispensables de la bande dessinée.
 

Par BERTHOLD, le 14 avril 2008

Publicité