Eros / Psyché
Le pensionnat de la Rose est un endroit étrange, entre jardin d’Eden et internat aux multiples règles à ne pas enfreindre sous peine de sanctions que personne n’évoque clairement. Peuplé de jeunes adolescentes qu’aucun adulte n’encadre, il est le mystérieux théâtre de la rencontre passionnelle entre Sara et Silje…
Par sylvestre, le 5 février 2011
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Scénariste :
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dessinateur :
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Éditeur :
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Collection s :
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Sortie :
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ISBN :
9782848103136
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Notre avis sur Eros / Psyché
Dans cette bande dessinée, l’Espagnole Maria Llovet, scénariste et dessinatrice, fait vivre ses personnages de papier dans un univers assez comparable sur certains points à celui qu’elle a mis en images dans le tome 1 de la série Linked en cela qu’il est un mystérieux lieu dont les modalités d’entrée sont assez floues et dont on n’est jamais sûr, surtout, de pouvoir en sortir véritablement indemne – voire vivant…
C’est en noir et blanc qu’est réalisée cette BD, dans un style graphique entre manga léger et gothique oppressant, empruntant sur la forme à du Vanyda ou à du Kiriko Nananan mais avec des coups de crayon moins lisses et pointant ainsi comme des échardes vers les yeux qui en suivent les courbes.
Il y a beaucoup de contemplation, de sensualité et d’esthétisme dans cette histoire d’amour entre Silje et Sara, et certaines scènes sont d’ailleurs d’une poésie rare. Mais il y a aussi du mystique et du tragique, introduits par ce parallèle qui est proposé entre ce récit original et le conte mythologique d’Eros et Psyché traitant de beauté, de mort, de secrets et de jalousie…
C’est troublant, c’est assez insondable. Le pensionnat s’apparente en effet à un piège dans lequel on glisse sans effort ou sans volonté d’en réchapper vraiment… C’est beau comme une rose, mais traître aussi comme ses épines… Notions de doux venin, de séduction malsaine ou de chant des sirènes… Oui, c’est vraiment tout en ambiances, dans un cadre entre modernité et ruines d’une époque révolue, entre bonheur naïf et terribles menaces. On a d’ailleurs immanquablement cette impression, lors de la lecture, de ne pas pouvoir tout saisir, mais on prend justement plaisir à se laisser submerger, s’obligeant quelque part à devoir tout re-parcourir, pour en profiter encore et encore ; comme pour se donner une nouvelle chance d’en trouver toutes les clés… Bref, c’est une expérience hypnotisante autant qu’effrayante, labyrinthique, même, pourrait-on dire, et c’est à vivre et à revivre dans la collection Atmosphères des éditions Emmanuel Proust.
Par Sylvestre, le 20 février 2011