… et le vide se répète

Infirmière à domicile, Valérie Villieu exerce à Paris. Elle a comme nouvelle patiente Joséphine, une octogénaire qui a la particularité malheureuse d’être atteinte de la maladie d’Alzheimer. Confuse et agressive par moment, totalement déconnectée de la réalité durant d’autres, le cas de cette vieille dame se voyait, pour certains, réglé d’avance. Toutefois, Valérie ne peut se résoudre à ce que Joséphine soit délaissée et, dans sa grande générosité, se décide à remodeler au fil de ses visites le quotidien de cette dernière de façon à tenter à la raccrocher au monde réel. Cette démarche totalement humaniste et désintéressée sera-t-elle bénéfique pour la personne âgée ?

Par phibes, le 25 novembre 2012

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Notre avis sur … et le vide se répète

La maladie d’Alzheimer est une affection qui touche malheureusement un grand nombre de personnes. Valérie Villieu qui est confrontée quotidiennement à ce problème de par sa profession a décidé d’en parler ouvertement au travers d’un témoignage personnel vibrant. Profitant du support idéal que représente la bande dessinée et se référant à l’univers de Windsor McCay dans Little Nemo, elle s’associe avec la maison éditoriale La boîte à bulles et le dessinateur Raphaël Sarfati pour délivrer son message.

Force est de constater que le sujet est des plus graves mais se veut ici traité d’une manière intelligente, sensible et structurée. Fort de cette expérience de terrain, Valérie Vallieu nous dévoile son récit, un récit intimiste en voix-off basé sur la rencontre avec l’une de ses patientes qui l’a profondément marquée. Dans une générosité verbale nature, elle nous explique comment elle a abordé la douloureuse pathologie de Joséphine, promise de par son état irrémédiable à une certaine indifférence générale. Elle nous fait toucher du doigt sa prise de conscience du cas de sa patiente, du trouble et de la solitude qui l’affectent cruellement et son dévouement désintéressé pour tenter de l’aider à reprendre pied. De même, elle parvient de temps à autres à nous faire partager certains moments de victoire malencontreusement éphémères au gré d’échanges pleins d’humour.

L’émotion est certes au rendez-vous, assurément confirmée par le dessin de Raphaël Sarfati qui, de son style épuré et néanmoins explicite, nous fait remarquablement toucher du doigt la problématique soulevée par la scénariste. Grâce à des effets purement calculés et métaphoriques qui vont au-delà des limites normales des vignettes dans des circonvolutions irréelles, il parvient à nous faire sentir l’état de confusion de Joséphine. Son trait généreux associé à un jeu de couleurs sobre, accompagne cette dernière, la rendant des plus attachantes voire émouvantes.

Un ouvrage imparable qui a le don de sensibiliser et qui reste un bien bel hommage à tous ceux qui, au quotidien, s’engagent avec une certaine ferveur pour le bien être des malades.

Par Phibes, le 25 novembre 2012

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