et quelques bols de riz

Ningen est un rônin qui parcours le japon de l’ère Edo, il a choisi la voix du sabre… Et afin de connaître le sens de la vie, il exécute un marché conclu avec un mystérieux adversaire qui acceptera de l’affronter à nouveau quand Ningen aura tué 365 samouraïs.

Par melville, le 14 juillet 2010

Notre avis sur et quelques bols de riz

Amis lecteurs ne vous laissez pas abuser par la taille (proche de celle d’un manga) de ce petit livre. Car si elle est modeste, l’histoire qu’il renferme est de la grande bande dessinée.

Avec 365 Samouraïs, Jean-Philippe Kalonji, son auteur, nous offre une histoire de samouraïs dans la plus pure tradition des meilleurs récits du genre tout en y mêlant avec beaucoup d’habileté et de justesse une touche de modernité.
L’histoire est donc celle de Ningen (qui signifie « être humain » en japonais), de ce rônin – autrement dit un samouraï sans maître – qui hère dans le but d’accomplir sa quête. Solitaire et taiseux, il tranche, taillade et fait voler les têtes. 365 est le nombre de vies qu’il doit ôter avec la lame de son sabre pour connaître le sens de l’existence. Telle est la voie sanglante qu’il a choisi, mais cette voie du sabre est-elle la bonne, obtiendra t-il la réponse tant attendue une fois sa tâche accomplie ? Et qui est ce mystérieux Kuzumidô ?

Si la portée philosophique du récit est assez classique, ce roman graphique de près de 400 pages surprend vraiment par l’originalité et la force de sa mise en scène et de ses illustrations. Jean-Philippe Kalonji a fait le pari audacieux de découper son récit en une planche par page. Ce choix permet à son auteur une liberté dans la mise en scène et les cadrages qui font entrer le lecteur dans une dimension autre, « supérieure » à une « simple » bande dessinée. Le trait de Jean-Philippe Kalonji est une vraie claque. Virtuose et nerveux, jouant avec les vides, le blanc structure la planche tandis que les lignes noires de son dessin s’affrontent, s’unissent et se séparent pour donner la vie, et aussi la mort… Toutes les planches sont quasiment muettes, le texte n’apparaît que par petites touches pour expliciter le propos ça et là, le dessin se suffit à lui-même pour porter l’histoire.
Découpé en quatre chapitres, Aki (l’automne), Fuyu (l’hivers), Haru (le printemps) et Nastu (l’été), le rendu graphique de chaque saison est impressionnant. C’est paradoxalement la simplicité du dessin de Jean-Philippe Kalonji qui lui donne toute sa vigueur.

Fort et magistral, doux et intime, 365 Samouraïs est un récit puissant à découvrir aux éditions Akiléos. Un vrai coup cœur de cet été 2010 !

Par melville, le 14 juillet 2010

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