EXCALIBUR - CHRONIQUES
Chant 3 - Luchar

Alors que l’enfant Lancelot, fils du roi Ban de Bénoïc, grandit à Avalon sous le regard bienveillant des fées et des druides qui assurent son enseignement, Luchar, souverain cruel de Cerin revient dans son fief après une longue campagne improductive contre le saxon. Ce dernier ayant appris que son fils Natre avait osé essayer retirer l’épée Excalibur de la roche, il décide, après une démonstration de force, de reprendre son éducation. Par ailleurs, Merlin, parti à la recherche de Morgane, sa petite-fille enlevée par Cernunnos, l’ancien dieu cornu, est retenu prisonnier par Gangorn et sa meute de géants. Dépité de ne pas pouvoir atteindre son but, le druide s’est confié à son massif geôlier qui, touché par son histoire, commence à prendre en sympathie le vieil homme. De son côté, totalement éperdu, le sinistre moine romain Patricius ne se remet pas de son entrevue menaçante avec la fée Viviane et a senti que son Dieu l’avait abandonné. Pourtant, l’arrivée de Philémon lui redonne confiance au point qu’il décide de reprendre sa mission divine. Tout porte à croire que quelque chose d’indéfinissable se trame et que les traditions séculaires qui prônent l’unité bretonne sont en grand péril !

Par phibes, le 14 juillet 2014

Publicité

Notre avis sur EXCALIBUR – CHRONIQUES #3 – Chant 3 – Luchar

Jean-Luc Istin est de ces auteurs qui ont la particularité de conforter leur place au sein de l’univers de la bande dessinée, de par leur productivité et leur qualité scénaristique. Fervent admirateur de la culture celtique (l’on peut rappeler qu’il est à la direction de la collection Celtic chez Soleil), ce dernier poursuit généreusement son chemin à un rythme pour le moins soutenu en alignant quantité de récits puisant leurs matières dans les nombreuses légendes bretonnes. Excalibur chroniques fait partie de cette manne dont il a la gestion et qui, ici, trouve son troisième volet.

Nous retrouvons donc, autour de la fameuse épée rattachée au mythe arthurien, les différents personnages qui sont appelés à contribuer à sa renommée. A commencer par celui qui a donné son nom à cet opus, Luchar, nouveau dans la saga, que le scénariste a décidé d’évoquer dans sa convoitise et sa tyrannie caractérisées. Tout en activant remarquablement les autres destinées en parallèle (celles de Merlin à la recherche de Morgane et sa captivité, de Patricius et son évangélisation sournoise, de Viviane et sa quête de protection…), Jean-Luc Istin tisse habilement sa toile qui est censée nous amener à l’avènement du Roi Arthur.

La voix-off reste perpétuellement aussi pénétrante et transcende superbement les dialogues. Toujours dans l’optique de l’unification des peuples bretons, l’épopée passe par des moments d’intense dureté, s’attachant à développer des traits de caractères parfois barbares (Luchar, son fils Natre), parfois pleins de sagesse et de désintéressement (Urien, Merlin). Le fantastique reste de mise et s’octroie même des élans impressionnants grâce à des interventions massives des géants ou aux possessions de Cernunnos.

Véritable adepte de la palette graphique, Alain Brion trouve la juste représentation pour illustrer la fabuleuse Excalibur. Donnant l’impression de travailler de façon "artisanale", l’artiste joue sur la somptuosité de ces décors grâce à des effets réalistes et une mise en couleurs averties. Côté personnages, ces derniers ne manquent pas de charisme, tant leur apparence se veut soignée.

Un épisode puissant qui fait avancer la légende d’Arthur dans des dispositions fabuleusement audacieuses et impressionnantes. Vivement le prochain !

Par Phibes, le 14 juillet 2014

Publicité