EXCALIBUR - CHRONIQUES
Chant 4 - Patricius

Sur le chemin qui le mène à l’île d’Avalon, Merlin a eu une vision prémonitoire pour le moins inquiétante pour l’avenir de la Bretagne. En effet, il a vu le sinistre Lochar, roi de Cérin, habité par le dieu cornu Cernunnos, brandir l’épée sacrée Excalibur. Par ce fait, il devient celui qui doit régner sur la nation celte. Aussi, l’enchanteur ne peut laisser cet évènement se réaliser et intervient au moment où le dieu cornu s’apprête à prendre possession du corps et de l’esprit de Lochar. L’affrontement tourne en faveur de Merlin. De son côté, ne faisant plus confiance aux hommes, Morgane a fui les pictes et Cernunnos, et se dirige vers l’ile de Skye afin de tenter de suivre l’enseignement de la sorcière Scathach. Pendant ce temps, le sinistre moine romain Patricius a constitué une armée et est plus que jamais décidé à faire la guerre et à Avalon et à sa puissance pour instaurer le culte du vrai dieu. Pour cela, il doit trouver celui qui commandera son armée. Le roi Urien pourrait être celui-ci mais il est plus attaché aux traditions ancestrales. Peut-être Lochar, alors ! Un duel semble nécessaire pour départager tous les prétendants bretons. Dans tous les cas, il est évident qu’Avalon et sa haute prêtresse Viviane doivent se préparer au plus vite à se parer du plan destructeur de Patricius. En effet, ce dernier est en possession de la clef qui pourra lui permettre d’accéder au site légendaire.

Par phibes, le 16 octobre 2015

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Notre avis sur EXCALIBUR – CHRONIQUES #4 – Chant 4 – Patricius

La légende arthurienne vue par l’un de ses plus grands passionnés, Jean-Luc Istin, reprend son cours pour la quatrième fois. Sous l’égide de l’illustre épée Excalibur, le scénariste nous ouvre les portes de cet univers mythique en nous contant l’affrontement entre la tradition ancestrale celtique et le culte du dieu unique.

Fort de cette adversité idéologique et sous le couvert du ténébreux moine Patricius (qui a donné son patronyme à l’épisode), l’on assiste pas à pas au à la montée en puissance des aspirations réformatrices de l’homme d’église. Grâce au savoir-faire et à la connaissance de la mythologie celtique incontestable du scénariste, l’évocation qui est encore loin de la légende d’Arthur que l’on connaît, reste d’une intensité remarquable. Certes dans une forme un tantinet romancée servie par une voix-off très prégnante, cette dernière a le privilège de se reposer d’une part sur le côté magique du monde d’Excalibur et d’autre part sur la personnalité très forte voire très sombre des nombreux intervenants, dont certains, bien évidemment, nous sont connus (Merlin, Viviane, Morgane…).

Comme il se doit dans ce genre d’opposition, la violence fait son office et impacte avec un certain brio la sensibilité du lecteur. Jean-Luc Istin trouve une fois encore la juste évocation pour bien camper les ambiances médiévalo-fantastiques de la Bretagne galloise et les entretient gravement au fil d’une juxtaposition de tranches de vie à la teneur épique qui s’entremêlent constructivement. L’intrigue qui en découle et qui tourne ici autour de la survie de l’ile sacrée d’Avalon et de la tradition séculaire qu’elle porte, reste très agréable à suivre et nous prépare à des moments que l’on pressent intenses.

Il va de soi qu’Alain Brion mène parfaitement sa barque dans cette épopée. En effet, l’artiste qui a dompté sa palette graphique nous offre un dessin et une colorisation d’une qualité remarquable. Si ses personnages ont vraiment une présence indéniable sur chaque vignette de par leur puissance physique, leur profondeur, leur sensibilité, l’on concèdera bien volontiers que le travail fourni sur les décors bretons est d’une grande beauté.

Un quatrième tome qui tient toute ses promesses et qui nous offre une vision préarthurienne toujours aussi soutenue et appréciable à parcourir.

Par Phibes, le 16 octobre 2015

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