Exit Wounds
Kobi Franco est un modeste chauffeur de taxi qui exerce à Tel-Aviv. Lorsqu’il est appelé pour une course, il ne se doute pas que la jeune femme qui l’a demandé cherche en fait à le rencontrer. Elle est grande, pas spécialement jolie, Numi. Elle apprend à Kobi qu’elle est la maîtresse de son père et qu’elle pense que ce dernier est probablement la victime non identifiée d’un des derniers attentats du pays. Pour lui, qui n’a pas vu son père depuis des années, le scénario est improbable et il le soupçonne, une fois encore, d’avoir pris la fuite devant ses responsabilités.
Par legoffe, le 1 janvier 2001
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Scénariste :
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dessinateur :
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Éditeur :
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Sortie :
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ISBN :
2742771077
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Notre avis sur Exit Wounds
Ce livre s’est fait remarquer en début d’année 2008 pour avoir remporté le Prix France Info de la bande dessinée d’actualité et de reportage, mais également pour avoir figuré parmi les « Essentiels » du palmarès du festival d’Angoulême.
Pourtant, après lecture de l’ouvrage, je dois avouer que mes sentiments sont plutôt mitigés.
Exit Wounds est un terme anglais qui désigne une blessure qui n’est pas forcément impressionnante de l’extérieur mais qui révèle une plaie intérieure profonde. Le titre fait ici référence aux blessures morales des personnages. Dans un Etat d’Israël soumis au doute et à la menace terroriste, l’auteur raconte finalement des vies transposables partout ailleurs.
Numi veut savoir si son amant est mort, mais ce n’est finalement pas l’essentiel de sa blessure. Elle souffre de son physique ou encore de sa famille étouffante de bourgeoisie. Quant à Kobi, il en veut à son père pour son attitude, sa lâcheté, son absence. Voilà donc deux êtres qui vont partir pour une quête personnelle. La recherche du père n’est plus qu’un alibi. Les réponses sont bien plus intimes et bien plus délicates à trouver qu’ils ne veulent bien se l’admettre.
Ainsi le lecteur suit-il leurs relations et leur rapprochement, pourtant improbable au départ.
Les relations parents/enfants sont abordées intelligemment et l’utilisation de la disparition dans un attentat devient une manière d’imager la fuite du père et la blessure qui, soudain, n’est plus physique mais morale. La bombe, c’est la lâcheté du père, son désir de liberté. Les rencontres que font les deux principaux personnages tout au long de leur quête modifient un peu l’image de ce père qui nous paraît finalement moins détestable qu’on ne l’aurait cru.
Il y a beaucoup de travail, beaucoup de subtilité dans le récit, d’un point de vue humain. C’est aussi l’occasion de découvrir le quotidien des Israéliens.
Malgré tout cela, j’ai eu beaucoup de mal à entrer dans l’histoire. Le rythme et le scénario sont relativement plats, à l’image du graphisme « ligne claire » de l’ouvrage, fait de couleurs un peu passées et de trames sans relief. Le style est particulier, avec des traits irréguliers. Qu’il plaise ou non, il reflète finalement bien le côté plutôt morne du scénario. Comme les personnages, nous sommes souvent dans l’attente, mais les moments clés tardent à venir. L’auteur nous parle de vies alors que le récit manque cruellement de vitalité. Etonnant paradoxe.
Par Legoffe, le 28 avril 2008