Extrême frontière

Drajno est un petit village typique bordé d’un grand lac situé au pied de montagnes dessinant la frontière entre deux empires ennemis. Menacé de par sa situation géographique et sans cesse troublé par les passages des avions des belligérants, Drajno avait en plus été choisi pour voir sortir de terre une cité ultramoderne en lieu et place de la totalité de ses habitations desquelles les occupants allaient donc être chassés !

Le jeune Milo, déjà perturbé par l’ignorance dans laquelle il est maintenu depuis toujours par sa mère au sujet du décès de son père, l’est d’autant plus que la situation du village dégrade encore plus qu’elles ne l’étaient les relations entre les membres de sa famille…
 

Par sylvestre, le 1 juillet 2010

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Notre avis sur Extrême frontière

Il y a la frontière entre l’Empire du Nord et l’empire Central sur laquelle se situe le village de Drajno. Il y a la frontière entre la jeunesse innocente de Milo et sa nécessaire implication dans le monde des grands, un monde dont les enjeux dépassent. Mais il y a aussi la frontière entre une histoire ambitieuse et une histoire indigeste, et cette ligne-là est malheureusement franchie dans L’extrême frontière

Quatre-vingts pages (ce qui représente deux albums de pagination classique) ne suffisent en effet pas à servir correctement ce scénario qui peine vraiment à convaincre. Le contexte est dramatique : deux puissances sont en guerre et ont pour ambition de dominer le monde, mais tout se focalise pourtant sur une seule et même famille qui, même si ses membres ont pour certains, de près ou de loin, un pied dans des rouages politiques qu’ils ne maîtrisent pas, ne parvient pas à être représentative de toute la population qui est censée vivre, que dis-je : subir, les événements racontés.

Quand cet improbable méli-mélo entre chronique familiale et drame mondial invite en plus l’idée saugrenue que puissent être menés des projets comme celui de la défiguration de Drajno, c’est le pompon : trop crispé pour s’accrocher, le lecteur dévisse…

Il aurait pourtant aimé suivre une belle histoire dans ces décors empruntant aux paysages suisses, italiens et croates… Et il n’aurait certainement pas dit non à un récit où des enjeux qui dépassent les simples citoyens viennent bouleverser leurs vies… Mais à vouloir tout dire en (finalement) si peu de pages et donc en entremêlant des genres qui n’ont pas le temps de se marier correctement, la sauce ne prend pas. Science-fiction, politique, vie quotidienne et secrets de famille, écologie, religion, armée… trop, c’est trop !

Notre appréciation du dessin en pâtit aussi, du coup, les planches proposant des alternances de vignettes campagnardes avec des images plus SF renforçant de facto l’amertume nourrie à la lecture de l’album.

Bref, beaucoup je pense n’y verront pas une réussite. Déception, donc… Jusque dans le texte de la quatrième de couv’ où l’on a du mal à retrouver ses petits…

Un « Long courrier » qui se fera sans doute vite oublier…
 

Par Sylvestre, le 1 juillet 2010

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