FABLES DE L'HUMPUR (LES)
Les clans de la Dorgne

Après Les guerriers du Silence (4 tomes parus entre 2005 et 2008), c’est au tour des Fables de l’Humpur, autre roman de science fiction de l’écrivain Pierre Bordage, de faire l’objet d’une adaptation en bandes dessinées. Rejoignant ainsi la sympathique collection Cherche Futurs de chez Soleil, cette initiative est l’occasion d’offrir, en plusieurs épisodes, une version plus imagée de cette grande saga épique qui a rencontré lors de sa sortie initiale un certain succès. Pour cela, c’est Pierre Bordage lui-même qui s’atèle au délicat travail de découpage de son épopée.

Les clans de la Dorgne est comme il se doit l’épisode de présentation par excellence. En peu de mots, l’auteur campe son univers, un univers archaïque mi-animalier, mi-humain pour le moins original, qui attise une certaine curiosité. Sans réellement épiloguer, l’auteur nous invite dans une quête à laquelle le personnage principal, un tantinet rebelle, se lance par obligation. Le concept de cette aventure n’a certes rien d’inédit mais a toutefois la particularité de rattacher les tergiversations grognesques de Véhir à la disparition des êtres humains, thématique qui ne manque pas là aussi de faire son petit effet.

Malgré un enchaînement entre les diverses situations un peu trop rapide (césure du roman oblige), l’on concèdera que l’essentiel est dit et que Pierre Bordage nous expose un début d’aventure animé, portée par des êtres à la qualification imagée (grogne pour les semi cochons, Hurle pour les semi loups, Miaule pour les félins…), au langage un tantinet difficile à suivre (question d’habitude !) et à la terminologie volontairement déformée (sur les sites, les fleuves que l’on connaît bien par exemple). La quête mise en avant retient l’attention et ne manque pas, au fur et à mesure qu’elle progresse, de prendre une consistance assez plaisante par l’association d’autres personnages clés.

Olivier Roman que l’on connaît par ailleurs pour ses travaux graphiques dans la série Harry Dickson ou dans le diptyque Alchimie de la collection 1800, nous offre un dessin appréciable surtout pour son côté fantaisiste dans l’apparence des personnages. En effet, avec une certaine habileté, il parvient à humaniser des animaux dans une représentation atypique qui se veut plutôt agréable, voire surprenante. Côté décors, l’on concèdera que subsiste une richesse avérée qui a la particularité d’être mise en évidence par une colorisation réussie.

Un premier volet d’une adaptation qui force grandement la curiosité de par l’univers évoqué et la quête intrigante qui s’annonce.

Par Phibes, le 25 avril 2013