FABULEUSE HISTOIRE (LA)
La fabuleuse histoire du chocolat

Au premier abord, la couverture rembourrée, couleur chocolat justement, fait immanquablement penser à une tablette de ma drogue quotidienne. Le titre et la bordure dorés évoquent même le palet d’or, ce chocolat fourré de ganache reconnaissable par sa petite tache d’or sur le dessus. Le premier contact est donc alléchant, d’autant plus que mon odorat semble détecter des effluves agréables au feuilletage des pages … Puis, après lecture, un constat mitigé : la belle couverture n’a pas révélé la saveur à laquelle je m’attendais.

Certes, le ton plein d’humour déjanté (voire corrosif lorsqu’il égratigne les Conquistadors et leurs méfaits sur le peuple maya) avec lequel cette Histoire nous est contée fait passer un bon moment. L’idée de prendre pour narrateur un certain David Chaillou, officier de la reine et seul habilité par Louis XIV pour pratiquer le commerce du chocolat, offre un point de vue intéressant. Il devient devin pour raconter ce qui se passe après. Mais quel dommage qu’un siècle et demi soit condensé sur les 4 dernières planches !!! On a vraiment l’impression qu’il a fallu boucler rapidement la fin. En fait cet opus ne compte qu’une trentaine de planches, complétées par quelques pages de lexique, recettes et conseils pour atteindre le format habituel d’une BD. Je pense que ces pages supplémentaires, fort intéressantes au demeurant, auraient dû s’ajouter aux 48 pages classiques et non s’y intégrer.

Côté graphique, constat mitigé aussi : malgré les belles couleurs de Caroline Houdelot, nombre de cases semblent trop vides et donc les planches me semblent de qualité inégale. Pourtant Wyllow a un bon coup de crayon, entre autres les perspectives sont maîtrisées, et il y a vraiment des cases splendides !

Au bilan, cette BD est quand même intéressante pour la culture, et je crois que cette BD est en accord avec son thème : elle laisse la même impression qu’un unique carré de chocolat, une sensation d’insatisfaction.

Par Beuleu, le 11 juin 2007