FACTORY
Vol. 1
Malheur ! Il est décédé ! Le Précog dont les dons de prévision assuraient le pouvoir de Maître Gucco est mort, bien que jusque là tenu en vie artificiellement par une technologie très évoluée.
C’est la catastrophe pour le souverain-dictateur Gucco qui règne dans une opulence éhontée sur l’une des "factories", ces villes-usines perdues au milieu de territoires arides dont la population, ne s’accrochant plus qu’aux rares distributions de vivres, n’a plus la force de se rebeller.
A l’extérieur de la Factory 33 de Maître Gucco évolue un petit groupe de personnes. Eux aussi obsédés par la quête de nourriture errent à bout de forces dans le but d’arriver à une de ces factories où manger serait plus facile et avec comme autre objectif de rencontrer un certain mage Zyto. Parmi eux, Raul, un humain dont le faciès est maintenant celui d’un cochon, a été la dernière vision qu’a eue le Précog avant de mourir.
Et comme les déserts sont finalement toujours plus peuplés qu’ils en ont l’air, s’y trouve quelque part un émissaire de la "Food Corp" ; un inspecteur qui doit se rendre chez Maître Gucco et que ce dernier craint comme un oiseau de mauvais augure…
Par sylvestre, le 1 janvier 2001
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Scénariste :
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dessinateur :
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Éditeur :
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Genre s :
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Sortie :
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ISBN :
9782351002254
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Notre avis sur FACTORY #1 – Vol. 1
Quel monde affreux que cette terre aride où les seuls endroits épargnés par la famine se dressent, épars, tels des pustules sur une peau fripée ! D’autant plus que si ces "factories" (de l’anglais factory = usine) sont présentées comme des lieux où la nourriture peut se trouver et où une mystérieuse technologie sert de glauques desseins, elles s’imposent avant tout au lecteur comme une corne d’abondance pour une seule et même personne : un ignoble et égocentrique dictateur dont la soif de pouvoir n’a d’égale que l’obésité.
L’univers dessiné là par Yacine Elghorri est de la pure science-fiction même si le désert autour des factories ressemble étrangement à des endroits bien réels comme le Darfour ou le Biafra. Et ce qui fait le lien entre cette super-technologie et la basicité des terres pelées de la bande dessinée, c’est la palette de couleurs qui emprunte principalement au rouge et au marron en passant par toutes leurs nuances.
Le décor est vite et bien planté. On cerne assez rapidement certains personnages mais d’autres gardent encore une grande part de mystère. Parmi eux Raul "le cochon" et le mage Zyto que l’on ne rencontrera pas encore dans ce tome 1, ou encore le fameux inspecteur qui (si c’est bien celui qu’on croit) est bien isolé pour paraître une réelle menace pour le puissant Maître Gucco… Enfin, si l’on s’est focalisé sur la Factory 33, qu’en est-il d’autres qui auront peut-être leur rôle à jouer plus tard ?
Ce tome 1 de Factory est un apéritif sucré-salé(-sableux !). Il a le goût étrange des aliments dont le premier contact provoque la surprise mais auxquels on revient pour dompter la saveur. J’ai voulu lire Factory parce que j’ai découvert Yacine Elghorri avec son titre Bestial, un petit album muet dont les dessins m’avaient séduit. Par chance, j’ai retrouvé dans cette nouvelle BD ce trait spécial qui m’avait plu, ce style qui fait des textures des matières vivantes : ces peaux grasses et bourrelées qui feraient presque étouffer les personnages sous leur propre poids, ces chairs dont la couleur pâlit et sur laquelle les reflets apparaissent lorsqu’elles sont distendues (si elles ne vont pas jusqu’à céder dans des explosions spectaculaires de répugnante bidoche)…
Factory est un titre qu’il vous faut lire si vous aimez la SF et l’hémoglobine, mais qui vous appellera aussi si vous appréciez ces ambiances de dictats redoutant la petite faille qui les fera tomber.
En attendant de connaître la suite, on n’aura que des bons mots pour ce début d’histoire prometteur. Là où on râlera un peu, c’est quand on observera que, bien que la pagination est telle qu’il vous faut considérer la couverture comme la page numérotée 1 (!!!), cet album ne rassemble en tout que 30 planches. (Vous vous êtes sûrement fait la remarque, d’ailleurs, quand vous avez pris la bande dessinée en mains, qu’elle était très fine, non ?) Soyez rassuré si vous êtes l’heureux possesseur de la première édition de ce T1, alors : cette petite déception trouve compensation dans la présence d’un carnet de croquis en fin d’ouvrage. De quoi savourer autrement le travail de l’auteur en patientant pour découvrir la suite…
Par Sylvestre, le 27 juillet 2007
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