FANNY

Attiré par le grand large, Marius a pris la mer, délaissant de fait la pauvre Fanny. Après plusieurs mois sans nouvelle, César, le patron du bar de La Marine, est inconsolable. Chaque matin, il guette le facteur et, un brin colérique, rejette sa mauvaise humeur sur ses amis/clients. Le cafetier est également malmené par Norine qui se plaint de voir l’état de santé de sa fille Fanny décliner. Un jour, César finit par recevoir enfin une lettre de Marius. Celle-ci lui permet d’apprendre que son fils va bien et qu’il vit de belles aventures. Il la fait lire à Fanny qui déplore que peu de mots lui sont adressés personnellement. De son côté, Norine est impatiente de voir sa fille se marier. Sachant que Marius n’écrit jamais à sa fille, elle prend le parti de l’unir à Panisse, certes plus vieux qu’elle mais à la situation stable. Est-ce que ce dernier acceptera de prendre la main de Fanny malgré ses errements avec le fils du cafetier ? Et si c’est le cas, est-ce que Fanny donnera son accord à cette union, sachant qu’elle a une terrible nouvelle à annoncer de son côté ?

Par phibes, le 10 avril 2024

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Notre avis sur FANNY

Sous la gouverne des coscénaristes Eric Stoffel et Serge Scotto qui ont décidé d’adapter la trilogie marseillaise réalisée à l’origine par le fameux romancier, cinéaste Marcel Pagnol, les éditions Bamboo mettent à l’honneur, après le diptyque consacré à Marius, le deuxième volet dédié à la belle Fanny.

Pour ce faire, cet album nous permet de revenir sur le Vieux-Port de Marseille et de retrouver les protagonistes croisés antérieurement, tel César, Fanny et leur petit univers côtier méditerranéen. Marius s’en est allé précipitamment vivre sa passion pour la grande aventure maritime, plongeant son père et sa dulcinée dans un grand désarroi. Dans cette ambiance plutôt critique, les auteurs nous replongent à la faveur d’un nouvel exercice de césure dans les suites de ce grand classique divulgué en premier lieu au théâtre en 1931 et au cinéma en 1932.

La lecture se veut des plus agréables, divertissante à souhait surtout grâce à la verve chantante des différents protagonistes. Malgré deux ou trois transitions de départ plutôt un peu trop tranchées, on se plait à suivre cette histoire romancée d’époque qui vaut grandement pour son atmosphère dramatique, sa naturalité et ses nombreux effets truculents. Évidemment, César et Fanny crèvent les planches, l’un pour sa gouaille, l’autre pour son humilité, tout en mettant en avant la problématique de la femme-mère qui se veut traitée avec une réelle subtilité.

Après Sébastien Morice qui avait mis la barre haute au niveau graphique dans Marius, c’est au tour de Winoc (Les sirènes de Bagdad, Les déracinés, De mémoire…) et Amélie Causse (Kleos, La commode aux tiroirs de couleurs) de faire leur preuve. L’on concèdera qu’un travail de fond est perceptible et que cette restitution bénéficie d’un très sympathique reflet. Le premier au story-board et aux décors, la seconde aux dessins et couleurs, cette association permet de donner une belle vision illustrée de ce deuxième volet marseillais, mettant en avant au passage une belle recherche documentaire du Vieux-Port des années 30 et une volonté généreuse de crédibiliser l’effigie des personnages.

Une adaptation pour le moins réussie qui offre respectueusement une autre facette d’un monument littéraire et cinématographique signé Marcel Pagnol.

Par Phibes, le 10 avril 2024

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