Far Away
Martin Bonsoir est chauffeur routier. Alors qu’il traverse les contrées québécoises, la neige se met à tomber à gros flocons. Le camion se met en travers sur une route sinueuse, à plusieurs kilomètres de la prochaine bourgade. Le routier, au lieu d’attendre sagement le lendemain matin, décide de partir à pied chercher de l’aide. Mais le froid l’affaiblit bien vite. Heureusement, il aperçoit soudain une lumière.
L’accueil n’est pas tout de suite chaleureux. La femme, méfiante, pointe d’abord un fusil. Mais lorsqu’elle découvre l’homme totalement épuisé, elle ouvre immédiatement sa porte et propose à Martin de passer la nuit chez elle. La chambre dans laquelle il loge est couverte de posters de camions. Autant dire qu’il se sent un peu chez lui.
Le lendemain, la quinquagénaire – Esmé – part aider Martin à faire repartir le véhicule. Il découvre qu’elle se connaît bien en matière de camions et il apprend que son défunt mari était lui même routier.
Alors que Martin s’apprête à reprendre la route direction l’Arizona, Esmé lui demande de l’emmener car elle rêve d’aller voir le Grand Canyon. D’abord surpris, il accepte finalement de faire route avec elle.
Par legoffe, le 31 mars 2011
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dessinateur :
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Coloriste :
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Éditeur :
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Sortie :
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ISBN :
9782723475105
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Notre avis sur Far Away
Maryse et Jean-François Charles font à nouveau route en compagnie de l’artiste Gabriele Gamberini. Après le très bon Red Bridge, ils nous offrent un one-shot tout aussi beau, mais moins tourmenté car il n’est plus question de polar mais de pure romance.
Ils nous racontent la rencontre entre un routier et une femme un peu plus âgée que lui, qui a perdu sa famille. Deux personnalités très différentes, mais liées par une même douceur et une même humanité. Ils ont également en commun la solitude, Martin celle de la route, Esmé celle de l’isolement. Deux causes très éloignées l’une de l’autre et qui donnent pourtant un résultat étrangement similaire.
Mais c’est Esmé qui va bousculer Martin. Passif, il va finalement se mouvoir vers une nouvelle existence grâce à elle. Le livre raconte ainsi une tranche de vie, le temps d’un voyage, où les deux âmes vont se rapprocher très doucement, s’émerveillant devant le spectacle incroyable de certains des sites majeurs des Etats-Unis.
L’histoire n’a rien d’incroyable et les auteurs se sont bien gardés de jalonner le parcours de multiples rebondissements. Nous sommes là simplement pour assister à l’éclosion d’une tendre relation entre deux personnages qui portent à eux seuls la quasi totalité de la bande dessinée.
Le livre est d’autant plus beau qu’il est sublimé par les dessins de Gamberini. Ou plutôt les peintures car chaque case est un tableau d’un incroyable réalisme. On se demande presque si nous n’avons pas affaire à un roman photo. Quel travail époustouflant ! Si vous avez lu Red Bridge, vous savez de quoi je veux parler. Je ne peux donc que vous inviter à monter vous aussi à bord du camion de Martin et de vous offrir ce parcours épris d’une grande tendresse.
Par Legoffe, le 31 mars 2011