FEES NOIRES (LES)
Le diable Vauvert

Un récit qui oscille entre l’aventure et l’ésotérisme

En premier lieu, j’ai bien aimé ce côté fantastique pas trop poussé (je veux dire qu’il n’y a pas de "gros" effets spéciaux). Cela donne une touche encore plus mystérieuse à l’histoire et participe à créer une atmosphère iréelle mais plausible.

Le petit clin d’œil à deux grands Romantiques – Dumas et Nerval – est sympathique et ancre mieux le récit dans la réalité historique. Deux des principaux protagonistes se nomment en effet Alexandre, romancier, et Gérard, poète. En particulier, pour ce dernier, le lecteur se prend au jeu, car la fée qui va exercer une influence sur Gérard se nomme Aurélia, comme le titre du délicieux poème de Nerval pour sa muse.
Quant au Colonel d’Herlon, il est parfait en vieux soldat fatigué et désabusé par la chute de l’Empire, anti-héros au milieu des intrigues politiques et des forces magiques qui se manifestent sous ses yeux.

Côté dessin, les couleurs en particulier rendent hommage à cette belle époque du Romantisme et à l’apparition du courant fantastique dans la littérature. On se sent sans problème à l’aise dans la Paris des années 1820-1830.

Tout cela donne une BD très réussie. L’intrigue est par moment confuse, mais le lecteur retombe toujours sur ses pieds, et sera sans aucun doute ravi d’avoir participé à une belle histoire… dont j’attends de lire la suite avec impatience!

Par PATATRAK, le 14 novembre 2002