Félix ou le grand non

La quiétude habituelle de Cambron-le-Château se voit bouleversée par l’un de ses habitants en colère. En effet, le Père Félix, pour le citer, s’est accaparé le carrefour au droit de sa demeure pour y installer son mobilier et y interdire le passage des véhicules. Considérant ces agissements incompréhensibles par les nombreux usagers, l’événement a tôt fait d’émouvoir les autorités locales qui se voient opposer une fin de non recevoir. De fait, le mouvement, relayé par télévision, s’amplifie et prend une ampleur telle que l’obstination du Père Félix donnent des idées à la classe politique. En effet, nous sommes en pleine campagne électorale pour la Présidence de la République et les candidats sont prêts à tout pour tirer profit de la situation. Mais une question demeure : que veut réellement le Père Félix ?

Par phibes, le 14 janvier 2010

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Notre avis sur Félix ou le grand non

2009 a été une année riche en évènements éditoriaux pour Christian Durieux qui, jonglant entre les fonctions de scénariste et de dessinateur sur des productions telles que Appelle-moi Ferdinand, La maison d’Ether, En chemin elle rencontre, Gusgus, a su se dévoiler sur des thèmes débordant d’humanisme. Avec Félix ou le grand non, conservant sa casquette de scénariste, il ne déroge pas à sa ligne de conduite et c’est tant mieux.

Pour ce faire, il nous présente son personnage central, le Père Félix, petit bonhomme d’un certain âge tout ce qu’il y a de plus commun, qui d’un coup de tête, va être à l’origine d’un bouleversement national. Fort de cet agissement impulsif, Christian Durieux y ajoute rapidement le fait qu’il se déroule en pleine période électorale. De fait, il nous fait assister à la progression d’une résolution couverte par la télévision qui repose sur rien (puisque que Félix n’a pas avouer sa motivation) et qui absorbe sur son passage la gente politique, prête à tout pour se valoriser en profitant de l’évènement.

L’histoire est originale, pleine d’entrain, couverte de témoignages divers récupérés en marge des péripéties et se développe adroitement en s’amplifiant. On perçoit que l’auteur se joue grassement et de façon critique de l’intérêt subit et de l’opportunisme des personnalités publiques qui tentent de tirer profit de la situation pour en faire un argument électoral. A ce titre, il sera intéressant de suivre la galerie de portrait mis en scène en partant du Président jusqu’à son jeune chef de campagne pragmatique et ses adversaires retors. Le ton est nature, d’une grande sensibilité, empreint d’un humour très léger et mène vers une fin assez surprenante.

Bruno Wesel retrouve pour la deuxième fois le scénariste après avoir œuvré pour lui dans Spirou. Coloriste d’origine, il parvient à donner corps au récit de Christian Durieux dans un style très agréable sur lequel plane l’enseignement belge. Son trait légèrement imprécis dégage une certaine délicatesse que l’on prend plaisir à aborder et révèle des personnages sympathiques, attrayant de par leur physionomie agréable.

Un one-shot humaniste bien appréciable auquel je dis un grand oui sans hésiter !

Par Phibes, le 14 janvier 2010

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