FELL
Snowtown

Quand Warren Ellis propose le projet de Fell à Image, c’est avant tout pour proposer un concept assez sympa, quelque chose qu’il veut retrouver dans les comics et qui lui manque cruellement… un comics pas très cher (chaque numéro coute 1,99 $ alors que la moyenne c’est quand même 2,99 $) et qui soit du Stand alone c’est à dire des histoires qui tiennent en un comics de 16/22 pages et non qui s’installent sur des arcs de 4 à 6 numéros !!! Ce qui fait que dès le départ cette série a assez bien fonctionné. Bon, avec le temps les numéros se sont espacés de plus en plus (le numéro 1 date de 2005 et le numéro 8 de Decembre 2007 !) ce qui fait que c’est un peu partie en c… C’est dommage car le concept est sympa et très porteur, d’autant qu’en effet c’est rafraîchissant de lire des histoires de 16 pages qui se tiennent en elles même (en plus les numéros us contiennent du bla bla de Ellis, des extraits de scripts, des extraits de planches commentés, du courrier etc. !)
Quand on lit Fell on n’est pas subjugué par l’originalité de cet univers, après tout, c’est une sorte de réchauffé à base de séries policières anglaises, un peu de fuck à la Ellis, des personnages pas super charismatiques mais qui fonctionnent bien les uns avec les autres, ça glisse tout seul et on a l’impression, en refermant la dernière page d’avoir quand même lu une bonne série.
J’aurais quand même tendance à me dire que ça manque d’atmosphère bien marquée, d’un côté bien sombre et que Ellis ne va pas jusqu’au bout de ses choix. Par exemple, le commissaire et sa secrétaires sont intéressant dans le genre personnage bien barrés mais jamais Ellis ne pousse le bouchon, ça en devient complètement anecdotique à la longue et du coup les petites enquêtes perdent un peu de ce côté décalé.
Le dessin de Templesmith (30 days night) m’a au début assez déplu, parce que je le trouvais assez fumiste, mais progressivement j’avoue que je me suis laissé séduire, non seulement il arrive à transcender les ambiances de Ellis mais en plus, il arrive à bien imposer sa patte et ses expérimentations, c’est excellent !
En bref, un album qui est en effet très plaisant à lire, on n’en sort pas chamboulé mais on a le sentiment d’avoir regardé une bonne série policière un peu barrée ! (Je conseille surtout l’excellente dernière histoire, du grand art !)

Par FredGri, le 5 mai 2008

Warren Ellis est un auteur reconnu du monde des comics. Il signe ici une nouvelle réussite avec ce polar sombre et torturé. Il est aidé dans sa tâche par l’excellent dessinateur Ben Templesmith. Son style graphique est parfaitement adapté à l’ambiance maladive et crasseuse de Snowtown.

Ici, le désespoir et la mort règnent en maître. Les flics ne sont pas légion alors que les criminels grouillent. L’inspecteur Fell apparaît comme bien seul pour résoudre les affaires les plus sordides. Et pourtant, il s’accroche. Il est doué, perspicace. Mais ce n’est pas un héros sûr de lui comme on en croise souvent dans la bande dessinée. Il a ses faiblesses et ses secrets (celui pour lequel il a atterri dans ce lieu de misère par exemple, et dont on espère plus d’explications dans un prochain tome).

Le livre est divisé en huit chapitres qui sont autant d’enquêtes. L’album est donc  varié même si toutes les histoires ont un point commun : leur ambiance poisseuse. Le style de narration évolue aussi selon les épisodes, offrant toujours des surprises et une montée en tension très efficace.

Les auteurs signent là un excellent polar. Il n’est bien sûr pas à mettre entre toutes les mains, eu égard à certaines scènes un peu difficile, mais il constitue un choix de premier ordre pour qui cherche des histoires de flics bien trempées.

Par Legoffe, le 19 septembre 2007