Feminists in progress

Feminists in progress de Lauraine Meyer, c’est 245 pages de guide pour découvrir le féminisme, ou approfondir ses connaissances sur le sujet ! La structure de la BD se veut très détaillée, abordant des thématiques assez classiques (historique, sexisme, sexualité, corps, genre…), enrichies par des sous-parties plus précises, et parfois inattendues (« Freud et l’envie de pénis », « Les femmes de couleur » …).
Le dessin coloré est globalement agréable, et une bonne alchimie se crée avec le texte, entrainant une lecture qui ne suscite jamais l’ennui ! Le tout parvient à être assez complet, traitant un grand nombre de problématiques, et démontrant les progrès qui sont encore à réaliser pour parvenir à une égalité des sexes !

Certains choix ne manqueront pas d’irriter une partie des lecteurs, et susciteront quelques critiques. En effet, Lauraine Meyer adopte une écriture inclusive, en utilisant le fameux point médian, tout en souhaitant donner un aspect militant et idéologique à la déconstruction de l’orthographe, rendant parfois certaines parties de phrases illisibles. Les dyslexiques auront en effet du mal avec Feminist in progress ! Rajoutons à cela l’emploi du pronom personnel « iel », dans le but de ne pas donner le genre de la personne qu’il représente, et l’on se retrouve avec certains textes quelque peu imbitables…

Le lecteur comprendra vite que l’ouvrage se veut clairement militant, et pas seulement didactique, quitte à exclure les lecteurs qui n’adoptent pas forcément en bloc certaines innovations linguistiques prétendant participer à l’égalité entre les hommes et les femmes. Quant à l’Histoire, elle est aussi parfois un peu malmenée et manipulée par l’auteure pour des raisons idéologiques, qui n’hésite pas à affirmer que les femmes athéniennes sont uniquement cantonnées à un rôle d’épouse au Vème siècle avant J.-C., ou faisant naître la devise « Liberté, égalité, fraternité » en 1789 !

Feminists in progress est un bon tableau de ce qu’est, ou prétend être, le féminisme aujourd’hui. L’ouvrage est bien rythmé, souvent avec humour, et le dessin dynamique contrebalance bien les parties un peu bavardes.

Par V. DEGACHE, le 19 mai 2022