Feux - Murmure
Feux:
l’Anselme II, un cuirassé est envoyé sur les côtes de Sainte Agathe, une île soi-disant déserte, mais près de laquelle de nombreux bateaux ont échoué, tandis qu’on n’a plus entendu parler des équipages. Le jeune lieutenant Absinthe est alors dépêché sur place pour explorer l’île et tenter de trouver des traces de vie. Mais voilà, à sa deuxième tentative, le jeune homme semble soudain entrer en contact avec les étranges habitants de l’île, qui se cachent. Commence alors une sorte de communion avec ces êtres, une empathie qui va le détourner de ses amis militaires…
Murmure:
Murmure est un homme mystérieux. Il est affublé d’une tache orange sur le visage, il se retrouve étrangement sur une île inconnue, réveillé par deux personnages sautillants et rigolards nommés Hans et Fritz. Il va alors parcourir la plage, découvrir une maison habitée par une femme énigmatique au pouvoirs rassurant… Qui est-il, que fait-il ici ? Petit à petit, il va tout tenter pour tirer cette histoire au clair…
Par fredgri, le 20 janvier 2011
-
-
dessinateur :
-
Coloriste :
-
Éditeur :
-
-
Sortie :
-
ISBN :
9782203036765
Publicité
Notre avis sur Feux – Murmure
Cet "album" est un véritable bijou. Non seulement parce qu’il rassemble deux des œuvres les plus emblématiques de Mattotti, mais surtout parce que ces deux albums ont été aussi un incroyable tournant dans l’histoire de la Bande Dessinée moderne. On y retrouve le Mattotti des débuts, celui qui, déjà, faisait vibrer chacune de ses cases dans une avalanche de couleurs, de tonalité chaudes et froides qui s’opposent, se complètent. La critique ne s’est d’ailleurs pas trompée, reconnaissant tout de suite le génie qui se cachait derrière cet artiste. Mais Mattotti travaille beaucoup dans l’illustration depuis le milieu des années 70, au moment de la conception de Murmure il vient même d’entamer une collaboration dans le milieu de la mode ! On est donc face à un artiste touche à tout, très inspiré qui a un univers graphique très marqué.
Alors, en effet, "Feux" et "Murmure" sont deux œuvres remarquables, des œuvres à part qui nous font entrer dans des mondes de sensation, ou Mattotti expérimente des ambiances, joue avec la narration, les cadrages, des œuvres qui nous font perdre pied parfois tant les sentiments exprimés sont complexes. Très vite, le lecteur comprend aussi que le voyage qui s’offre à lui va être une vraie expérience en lui même. Peut-être sommes-nous aussi, comme le jeune lieutenant Absinthe, happés par cette nature, par ces traces de couleur qui nous enivrent, qui nous possèdent ! Car voilà le secret de ces deux albums, un charme étrange, telles les sirènes devant Ulysse, qui nous entraîne, qui nous oblige à oublier, parfois, l’histoire elle même pour ne ressentir que les émotions.
Il s’agit néanmoins de deux albums bien différents l’un de l’autre. Le premier est plus violent tandis que le second plus contemplatif. Le premier devait à la base ne pas avoir de texte et on sent que beaucoup de choses dans le "messages" de Mattotti passent par l’image seule. Tandis que le second est bien plus scénarisé, avec des dialogues, une intrigue, une résolution etc. Donc plus classique dans la forme !
On trouve aussi un long entretien avec Mattotti, histoire de resituer ces deux histoires dans leur contexte, de mieux connaître ses intentions.
Casterman fait donc ici un extraordinaire travail pour réhabiliter deux chef d’œuvres qu’il est important de représenter. L’objet en lui même est très beau, belle couverture, jaquette épaisse avec un papier "rugueux". Saisissez vous aussi l’occasion de redécouvrir deux des pièces maîtresses de la bande dessinée moderne !
Par FredGri, le 20 janvier 2011
Publicité