FILLES DES MARINS PERDUS (LES)
Livre III

Dans l’attente d’une audience du Dey d’Alger, le Capitaine Yasser Allali a décidé de braver l’interdiction de quitter le navire pour plaire à sa dulcinée et de l’emmener visiter la belle cité portuaire. Lors de leur excursion, Yasser est pris à parti par des brigands et séparé de sa compagne. Il se retrouve dans une cave face à un personnage qu’il ne connaît que trop, le maléfique Khaled. Ce dernier qui lui reproche d’avoir dans sa jeunesse fait péricliter la Fraternité, l’organisation des bandits, décide de faire pression sur son prisonnier pour terminer un contrat qu’il aurait entamé il y a bien des années et non finalisé. Après avoir été torturé, Yasser est soigné par Layla, une jeune femme qu’il a connue auparavant, qui lui propose d’organiser son évasion sous réserve qu’il prenne sous son aile son fils Omar. Est-ce que le Capitaine du Last Chance va pouvoir être sauvé ? Et si c’est le cas, comment retrouver Tess dont il a aucune nouvelle ?

Par phibes, le 23 janvier 2025

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Notre avis sur FILLES DES MARINS PERDUS (LES) #3 – Livre III

Teresa Radice et Stefano Turconi nous avaient laissés précédemment dans des dispositions pour le moins idylliques puisque le couple formé par le Capitaine Yasser Allali et l’ancienne prostituée du Pillar confortait son rapprochement, et ce devant la rade du port d’Alger. Or, avec ce troisième volet, c’est le passé du sympathique officier de marine et même de sa dulcinée qui va venir bousculer intégralement l’amourette naissante et relancer les péripéties.

Toujours dans une belle fluidité scénaristique, l’aventure qui nous est contée et qui se nourrit grassement d’effluves exotiques a le privilège d’étoffer les personnages principaux en ouvrant généreusement pour l’un ce qu’il a pu vivre dans sa prime jeunesse, pour l’autre son statut de femme légère. C’est ainsi que, comme dans le tome antérieur, deux chapitres nous sont proposés et c’est par le biais de deux autres personnages clés (Layla et Caroline) que l’équipée historique du 19ème siècle continue à se développer.

Sans temps mort et à la faveur d’une articulation toujours aussi gracieuse, on suit nos chers protagonistes dans leurs pérégrinations sentimentales, partagées avec d’autres. Tout en jouant sur les époques, Teresa Radice trouve la verve qu’il sied à cette aventure au grand air sous le couvert de dialogues simples et efficaces (traduits de l’italien) qui ont l’avantage de toucher gentiment. Les personnages qui interviennent, chacun à leur niveau, apportent tout ce qu’il faut pour engendrer suspense, action et amour. Tess et Yasser demeurent donc toujours aussi attachants dans ce rôle qui leur est imposé et continuent à nous faire vibrer.

Il va de soi que Stefano Turconi continue à nous régaler graphiquement. D’un trait véritablement doux et de plus en plus efficace quant au travail sur les décors, il anime les péripéties avec une réelle maturité artistique. Assurément relevé par une colorisation chaude et ensorcelante, le dessin mis en avant reste d’une consistance très appréciable, explicite sur les nombreuses actions et échanges entre les nombreux personnages. On lui concède les superbes recherches documentaires réalisées pour camper le climat historique (la preuve étant en fin d’album avec les nombreux croquis mis en évidence).

Un troisième volume épique, généreux et des plus agréables à parcourir. De la belle œuvre et vivement la suite !

Par Phibes, le 23 janvier 2025

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