Flag

Confrontation « sociale » entre un flic d’une grande ville française, et un petit délinquant qui monte dans la hiérarchie du milieu. L’histoire est difficile à résumer linéairement. Entrecoupée de flash-backs et d’interviews des deux principaux protagonistes, elle est construite sur un schéma subtil qui démontre, une fois de plus et s’il en était besoin, les grands talents scénaristiques de maître Chauvel. N’allez pas en conclure que c’est compliqué à suivre pour autant. En gros, c ‘est l’histoire d’un flic de banlieue qui sympathise doucement et tacitement avec un petit délinquant. Ils se croisent et se recroisent sur plusieurs mois, jusqu’au moment où les conneries du jeune, intégré dans une bande, deviennent juste un peu excessives. S’ensuit une fusillade. Un des collègues du flic en sort grièvement blessé, on relève un mort chez les voyous, et le jeune galopin est prisonnier. Au commissariat, tout le monde est sur les nerfs, et une tragique maladresse conclura brutalement ce récit.

Par SuperFox, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur Flag

Comme je l’ai déjà dit, le maître intérêt de cette BD reste l’effort
scénaristique. Chauvel, bien servi par les dessins efficaces de Le Saëc,
excelle dans son découpage, sa construction narrative : pour ne citer qu’un
exemple, il ouvre son récit sur un détail qui semble anodin, mais prend tout
son sens à la fin de la BD.
La construction en flash-backs peut dérouter, si on n’a pas l’habitude. Mais
comme ceux-ci sont très bien marqués, repérés clairement dans le temps, un
léger effort de représentation permet de suivre parfaitement l’histoire,
avec en prime l’impression d’être intelligent !
La thématique de cette BD reste, comme bien souvent chez Chauvel, la
violence, mais la violence sociale, et l’humanité de ses acteurs. Plus
explicitement, on voit le flic faire son boulot, être aussi humain qu’il est
possible de l’être (on a notamment droit à un aperçu rapide de sa vie de
famille) en ménageant son sens du devoir, et le délinquant le prendre pour
un pote inconditionnel. Avant de « tomber de haut » : le flic reste un
flic – pas un pourri ni un hypocrite, mais un flic qui fait son boulot quand
ça commence à devenir grave.
Le jeune en conservera un sentiment amer, et tout ça, bien évidemment,
finira mal.
Un BD solide, un peu noire, mais à mon sens très réaliste, et qui veut plus
dépeindre de manière un peu orientée, sociologique pourrait-on presque dire,
que dénoncer un système ou la société.

Par SuperFox, le 21 août 2002

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