Flash

Dossier, fichier, ouvrir… C’est presque à une exploration de l’ordinateur de Benjamin qu’on est convié lorsqu’on parcourt Flash. On accède en effet à un best of de dessins de l’artiste, ces réalisations reconnaissables entre toutes et qui font la renommée de leur auteur, prodige de la tablette graphique.

Avec plus de 15000 titres vendus en version française, Benjamin est probablement le dessinateur de bandes dessinées de l’empire du milieu qui marche le mieux actuellement en France. Il a vraiment été un fer de lance pour ses pairs dans la BD moderne. Des titres comme Remember ou Orange ont largement contribué à le faire connaître, et si le style très flashy, très artificiel, très informatique, crève l’écran, il n’en ressort pas moins que chaque visuel réalisé par l’artiste est le résultat d’un véritable travail de création impressionniste.

Difficile, dites-vous, pour nos yeux habitués à la BD franco-belge, de rentrer pour la première fois dans les univers de Benjamin ? C’est vrai que les couleurs toujours saturées semblent souvent en décalage avec des thèmes ou des expressions de visages tristes, mais surtout, nous autres européens, nous ne sommes pas forcément encore bien à l’aise avec ces planches faisant ressembler les BD du Chinois à des romans-photo.

Flash est donc l’ouvrage idéal pour réconcilier ceux qui avaient du mal avec le travail de l’artiste. Car si l’on y trouve quelques photos, des inédits, des croquis, des affiches ou des travaux ayant été destinés à d’autres supports, le recueil rassemble principalement de nombreuses images tirées des livres de Benjamin, BD ou romans. Voilà qui devient un bon moyen, comme un jeu de piste, de retourner vers les titres du manhuaga et d’y retrouver ses dessins ici terriblement bien mis en valeur (et indexés à la fin de l’ouvrage avec référence à leur source).

Flash est un ouvrage de très belle facture. Avec plus de 150 pages, il s’impose comme un art-book à côté duquel il ne faudrait pas passer. Il est spécialement destiné aux fans tout comme il est conçu pour attirer vers ses œuvres les lecteurs qui ne connaissent pas Benjamin…
 

Par Sylvestre, le 15 mars 2008