FLEURY-NADAL (LES)
Ninon

Paris, 1797. Charles Nadal travaille à la Bibliothèque Mazarine. Il brigue également un siège à l’Académie des Sciences et les grandes chances qu’il a d’atteindre cet objectif ne plaisent pas à un concurrent jaloux qui va un jour le faire arrêter sous prétexte que dans les rayonnages de sa bibliothèque se trouvent des ouvrages contre-révolutionnaires. En ces temps où les partisans du roi essaient de recouvrer le pouvoir, il ne fait pas bon être promoteur d’idées non politiquement correctes. Clovis Bunnel, un des amis de Nadal qui se trouvait là au moment de l’arrestation sera également emmené : c’est un artiste qui dessine dans différentes publications, et cela a suffi à motiver son arrestation.

Ninon, Hector et Eugène, les enfants de Charles Nadal, vont tout essayer pour tirer leur père et son ami hors des geôles où ils croupissent et leur éviter la guillotine. Ninon est une jeune et belle femme, Hector, lui, est écrivain. Eugène, enfin, est capitaine dans l’armée. Entre ces trois-là, de très forts sentiments existent. D’amour et d’admiration, mais également, entre les deux frères, de très forte jalousie et même d’une certaine haine…

Par sylvestre, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur FLEURY-NADAL (LES) #1 – Ninon

Quel cadeau que cet album puisque je m’étais laissé dire que des problèmes retarderaient grandement sa parution ! A priori, non : il est sorti comme prévu initialement.

Malgré sa couverture glacée, malgré son visuel dont la conception n’est pas du type de celles des albums du Décalogue (la série mère) ou du Légataire, "Ninon" ouvre pourtant bien la route à ce qui est une nouvelle série de l’univers du Décalogue.

Cette nouvelle branche de la série revient sur la famille Nadal et introduit de la plus belle manière les tensions entre Hector l’écrivain et Eugène le militaire. Cet album est à lier au tome VIII du Décalogue où l’on faisait connaissance avec ces personnages autour du fameux livre "Nahik".

Que dire, sinon que "Ninon" est un album superbe ? L’histoire est prenante, et le très inspiré scénariste Frank Giroud sait à merveille tirer le meilleur de ses personnages en leur donnant une nouvelle vie sur le papier. Le paysage politique fait beaucoup aussi pour le lecteur qui devine les solides recherches historiques qui ont été nécessaires. Le récit est, de plus, amené de telle manière que l’on n’a pas l’impression que Giroud "tire sur la ficelle" en nous servant un sous-Décalogue : non, on a bien là une œuvre à part entière, et de très grande qualité !

Le dessin de Lucien Rollin est très bon et on se plait à voir le visage de ce Paris pas encore comme celui que l’on connaît de nos jours. Cet environnement joue beaucoup sur l’ambiance générale. C’est donc très important qu’il soit bien réalisé. A propos de visages, j’ai quand même noté parfois de petites imperfections dans les dessins des visages des personnages ; des imperfections qui n’existent sûrement pas sur les crayonnés mais qui apparaissent probablement lors de l’encrage, faisant perdre un peu de la finesse aux traits des héros.

Et puis, pour terminer de donner leur touche de beauté aux planches, la colorisation a été laissée au très expérimenté Jean-Jaques Chagnaud. Quelle équipe pour un résultat à la hauteur de mes attentes ! Bravo et merci !!!

N’hésitez pas à dévorer cet album où vous prendrez un réel plaisir à (re)découvrir ces personnages fort attachants et tant unis entre eux ; par des liens si forts qu’on se laisse envoûter par le suspense dont sait pourtant déjà (par le Décalogue) quelle en sera l’issue…

Par Sylvestre, le 15 juin 2006

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