Flipette & Vénère

J’avoue qu’au premier abord je n’ai pas été séduit d’une part par la couverture qui ne me parlait pas, puis par les premières planches dont le style ultra dépouillé me faisait tiquer !

Mais progressivement je me suis laissé charmer par le naturel de Clara, par le côté sauvage et brut de décoffrage d’Axelle… Certes l’histoire peut sembler assez convenu au final, la découverte d’une réalité sociale à l’extérieur, la confrontation avec la vie, la rue, la misère et surtout l’entraide, le bénévolat ! Et même si, très vite, on se rend compte que tout est axé sur la transformation de Clara, mais pas des autres vis à vis d’elle, on est pris aux tripes par ce parcours initiatique, par cette immersion qui va complètement chambouler la jeune femme.

Ce qu’elle découvre, avant tout, c’est qu’il n’est plus possible de ne rien voir, de ne pas vibrer, de faire comme si de rien n’était. Le monde est aujourd’hui marqué au fer rouge et Clara, qui commence par suffoquer, se prend cette réalité en pleine face. Elle qui jusque là ne regardait pas trop les infos qu’elle trouvait trop compliquées, à peine savait elle ce qu’était le Brexit, plonge désormais dans une ambiance sociale qui va la bouleverser à jamais !

Bien sur, l’album reste très partisan, il n’est pas question d’être misérabiliste, ni bassement démago, mais plutôt de révéler ce qu’est le terrain, les besoins… L’empathie…

Un très beau plaidoyer qui recadre le discours social actuel et montre bien que loin des bureaux clinquant de l’oligarchie, il reste une réalité de la précarité qui engloutit tout un pan de la population et qu’il faut prendre tout ça à bras le corps… !

Par FredGri, le 10 mai 2020