FLOR DE LUNA
Rosalia, 1898

En cette année de 1898, l’île de Cuba traverse une période extrêmement trouble qui sonne les prémices d’un conflit entre l’Espagne et les Etats-Unis sur fond d’indépendance territoriale. Dans ce contexte prérévolutionnaire, la plantation des Portero Pesudo bénéficie d’un moment de grâce, eu égard aux énormes efforts fournis par Rosalia pour redorer le blason d’un patrimoine quelque peu délaissé depuis deux générations. Malheureusement, une nouvelle menace plane sur le domaine familial, contristant l’héritière patentée et son volage de frère Gustavo. En effet, un individu non identifié requiert, par missive interposée et au nom des Castellano, le sang des Portero, et le prouve, peu de temps après, lors d’actions destructrices. Comment Rosalia va-t-elle pouvoir faire face à cette menace et qui est l’auteur de cette dernière ?

 

Par phibes, le 3 octobre 2012

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Notre avis sur FLOR DE LUNA #4 – Rosalia, 1898

Après une première trilogie rondement menée qui nous permettait de goûter aux saveurs exotiques et enfumées de l’île de Cuba au travers d’une histoire à travers le temps, Pierre Boisserie, inspirées par cette dernière, relance sa saga pour un deuxième cycle. Abandonnant au passage Eric Stalner, son comparse des premiers jours promis à d’autres travaux, , il vient donner une suite à sa première vague en se plaçant une cinquantaine d’années après l’exil de Don Diego et Lucia.

On conviendra, qu’hormis le contexte historique qui a quelque peu changé et qui, dès le départ, est remarquablement bien campé (nous sommes à l’époque d’après la guerre indépendantiste des 10 ans), le lecteur de la première heure ne peut être dépaysé. En effet, l’on retrouve l’ambiance passionnée de la culture du tabac et également les lieux, la luxuriante plantation de tabac, qui ont alimenté les 3 premiers tomes et qui, en cette année 1898, ont changé de main. De fait, hormis Corinna qui vient faire le lien avec le cycle antérieur, de nouveaux personnages font leur apparition, dans un tour de présentation parfaitement structuré (les principaux sont le lieutenant (ou sergent ?) Fleetwood, Rosalia et Gustavo Portero, le journaliste Buckingham et le marchand de machines pour cigarillos Mc Vie…).

Fort de ce tour de piste, Pierre Boisserie y intègre son intrigue, une intrigue qui évidemment relance le lourd contentieux existant entre deux familles rivales les Portero et les Castellano. Tout en restant accroché, cette fois-ci, à une époque donnée (pas de nouvelles répercussions dans notre présent), le récit repose sur les aspirations justicières d’un individu à découvrir et qui pourrait appartenir à la liste citée plus haut. La suspicion générale est donc de mise dans ce premier opus qui pose subtilement les bases du nouveau volet.

Considérant l’absence d’Eric Stalner, Eric Lambert assume tout seul la partie graphique. A cet égard, on pourra saluer la façon dont il a tiré profit de cette ancienne association qui lui permet, ici, de réaliser un parcours très agréable, pas très éloigné du style reconnaissable d’Eric Stalner. Son trait est cohérent et bénéficie d’une maturité remarquable. On perçoit que l’artiste cherche avec application à se conformer à une certaine authenticité historique, un plus nécessaire pour ce genre d’aventure. Le découpage qu’il emploie est certes un peu plus classique mais reste toujours d’un niveau averti. Un travail de qualité, quoi !

Une première partie de deuxième cycle classique et entreprenante qui relance la saga familiale dans un contentieux que l’on connaît déjà et dont on attendra avec impatience les prochaines circonvolutions.

 

Par Phibes, le 3 octobre 2012

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