Flora et les étoiles filantes

Flora et les étoiles filantes est une comédie romantique dans laquelle l’héroïne Flora va se retrouver confrontée à une certaine solitude post-divorce ; une solitude qui dans son cas ne sera pas complètement synonyme de liberté puisqu’elle vit avec son fils et a, malgré son statut d’héroïne de fiction, ses contraintes et ses petits soucis de femme active.

Qui dit divorce dit amis qui s’éloignent et amis qui restent. C’est auprès de ces derniers, de ses voisins, de ses amis, que Flora va se ressourcer et prendre conseil. Chaque personne qu’elle va croiser va alors y aller de son petit conseil, de son anecdote ou de sa mise en garde. Surtout que Flora va se mettre à chercher à rencontrer des hommes par le biais d’internet ! Avec tout ce que cela induit comme risques : le risque de déception, le risque tout court, mais pourquoi pas aussi le risque que ça réussisse…

Il n’y a pas beaucoup d’action dans cette histoire, mais les dialogues et les réflexions sonnent juste et c’est bien là le principal dans un tel récit. Il faut dire Flora est forcément indécise : est-elle encore désirable ? A-t-elle raison de s’aventurer sur le net pour tenter de trouver un nouveau compagnon ? Ne devrait-elle pas plutôt laisser les choses venir ? Pourquoi suivrait-elle les conseils d’unetelle et pas ceux d’une autre ? Autant de questions qui la font cogiter…

Cette histoire sensible et tellement contemporaine imaginée par Chantal Van Den Heuvel est mise en images par Daphné Collignon (Coelacanthes, Sirène…), une artiste dont on reconnaîtrait le joli style entre mille. Dans Flora et les étoiles filantes, ses personnages se mettent au service des situations et des dialogues, ne crevant pas autant que d’habitude l’écran ; pour ainsi dire. Parfois "Botérisés", perdant de leur grâce lorsque leurs visages se ferment ou grimacent, ils retrouvent heureusement épisodiquement, au gré de portraits en pleines (petites) vignettes, le charme que Daphné Collignon sait leur donner : à coups de fins contours de visages, de yeux dont la profondeur est rehaussée par les sombres contours qui les cernent ou par ces pommettes qui en font d’éternel(le)s timides rougissant(e)s…

L’histoire est belle et le dessin a du style. Ou le contraire ! Avec ce qu’il faut d’humour, d’émotion, de rage et d’humanité… Le nécessaire pour succomber à cette jolie chronique de crise de la quarantaine côté femme.

Par Sylvestre, le 19 novembre 2015

Au fil se ses albums je suis de plus en plus fan des atmosphères de Daphné Collignon, même si je ne l’ai réellement découverte qu’avec son sublime Sirène !

Mais dès les premières pages de cette "comédie romantique", nous découvrons, sous son trait et les mots de Chantal Van Den Heuvel, une héroïne très actuelle, femme moderne d’une quarantaine d’année, qui s’interroge sur ce qu’elle est, sa vie, ses sentiments, qui se demande si elle peut encore séduire, si tout ça c’est compatible avec sa vie professionnelle des plus aléatoires !!!

On observe son regard, ses gestes de la main sur son épaule, sa silhouette pleine de courbes, de charme, de cette féminité très touchante, authentique et même si elle ne se voit pas forcément très belle, le dessin la transfigure, ses yeux sont magnifiques, son visage est doux et serein. Mais pour autant, Daphné Collignon ne force pas réellement le trait, le graphisme appuie sur les ambiances posées, sur les moments de complicité avec les copines, avec le voisin complice…
Peut-être que le fils de Flora s’étiole dans le décor, peut-être que mis à part le noyau de personnages le reste peine à trouver une vraie consistance, néanmoins on se laisse très vite gagner par le rythme nonchalant du récit, très subtilement adapté, avec beaucoup de finesse et d’intelligence !

Et puis, comment ne pas craquer devant ces dessins mêlant un style épuré, des formes très sensuelles et une mise en scène toute en retenue, en délicatesse !

Un album sans prétention qui se savoure tranquillement…

Par FredGri, le 5 mars 2017