FOLLES PASSIONS
Tome 1

Katsushika Hokusai, renommé maître es estampes, semble délaisser ces temps-ci le travail qui lui est confié, faisant attendre les clients qui lui ont passé commande. Avec une pointe de lassitude, à moins que ça ne soit de la nostalgie, il regarde les temps changer… L’art, et l’accueil qui lui est fait, aussi, changent, selon lui. Sutehachi en est la preuve vivante : on dit de lui qu’il est devenu le peintre de référence en matière des très prisées estampes érotiques. Ce qui a le don de mettre Hokusai dans tous ses états !
 

Par sylvestre, le 1 mars 2010

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Notre avis sur FOLLES PASSIONS #1 – Tome 1

Les éditions Kana n’auront guère tardé, après avoir publié le triptyque Lorsque nous vivions ensemble, pour nous faire découvrir cette autre œuvre également prévue en trois tomes du mangaka Kazuo Kamimura (qui a un temps été assistant d’Osamu Tezuka) : Folles passions.

Avec ce style si reconnaissable qu’on a facilement adopté lors des lectures de ses autres œuvres traduites en français (Lady Snowblood, Le fleuve Shinano et le précité Losrque nous vivions ensemble), on retrouve dans le début de ce nouveau triptyque les talents de l’artiste dans une bande dessinée aux planches cependant conçues plus classiquement, présentant moins d’effets de styles dans les transitions graphiques que ce qu’on a déjà vu de lui

Le plaisir dans Folles passions est donc à chercher ailleurs et on le trouvera dans l’intérêt suscité par le personnage de Hokusai, un personnage bien réel qui se faisait qualifier de "vieux fou de la peinture" et dont l’estampe La grande vague de Kanagawa (vous la connaissez !) est probablement la plus emblématique.

Kazuo Kamimura donne à Folles passions un peu de ce qu’on avait trouvé dans Au temps de Botchan de Jirô Taniguchi (qui a d’ailleurs travaillé pour lui en qualité d’assistant) : une ambiance très culturelle voire très intellectuelle ; sauf qu’au lieu de baigner dans l’univers de la littérature, c’est dans celui de l’art pictural qu’on est plongé.

Les femmes que dessine Kazuo Kamimura sont toujours aussi sensuelles. Elles assurent un véritable équilibre au monde bien masculin des artistes que l’on côtoie au fil des pages ; la portée sexuelle des œuvres érotiques de Sutehachi créant une sorte de lien bien naturel entre hommes et femmes. Et justifiant la mention Pour public averti que porte la série.

Folles passions est une nouvelle embardée dans "les Japons de Kazuo Kamimura". C’est une série qui séduira plus particulièrement les lecteurs ayant déjà goûté et apprécié son art.
 

Par Sylvestre, le 1 mars 2010

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