LES FORETS D'OPALE
Le sortilège du pontife

Alors qu’au cœur de la jungle mardoze, au village des onze racines, Sleilo file le parfait amour avec Bynöod et que Darko poursuit son apprentissage à la magie sous les conseils avisés d’Og, en la cité de la Lumière, le sanguinaire pontife Xarchias se prépare à disposer de plus de pouvoirs. Pour ce faire, et avec l’aide du maléfique Kamphre d’Yrkhone, il s’apprête à bénéficier d’un nouveau sortilège, le septième magnifice, dont l’usage va nécessiter la réunion de ses sept enfants disséminés. Mais l’un d’eux s’avère plus résistant que prévu et élude son appel. Aussi, le prélat dépêche son armée au sein des territoires mardoze pour y recueillir manu militari son dernier enfant qui se trouve être en compagnie de Darko. Un affrontement auréolé de magie pure semble inévitable, qui risque de mettre en péril le haut lieu de la résistance aux armées de la Lumière.
 

Par phibes, le 8 novembre 2009

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Notre avis sur FORETS D’OPALE (LES) #6 – Le sortilège du pontife

Toujours plus inspiré que jamais dans ses péripéties lumineuses, Christophe Arleston poursuit son envoûtement en ce 6ème tome non dépourvu d’agréables surprises. La perfidie, la soif de pouvoir du haut dignitaire de la Lumière atteint une fois de plus son comble, appuyé pour cela par l’ombrageux Kamphre. Et c’est dans la quête de sa parenté et de son utilisation énergétique que les évènements vont se précipiter.

Comme on peut le supposer, cet épisode a de l’énergie à revendre, au gré des apparitions monstrueuses destructrices et des scènes maléfiques qu’il distille. L’emprise de la toute puissance de la Lumière basée sur la terreur est avérée et se dévoile dans des moments de folie furieuse et de sacrifices humains. Aussi, le scénariste ne laisse que très peu de répit à ses personnages principaux, Darko et Sleilo, qui, l’un s’essayant à la magie, l’autre à l’amour, sont mis en fuite par cette vindicte intarissable et se doivent de riposter à leur manière.

Les évènements s’enchaînent à la perfection et permettent de participer à des ambiances d’une autre dimension superbement mise en place, engluée dans une violence omniprésente. L’inventivité du scénariste rejoint la magie des faits tragiques évoqués qui viennent prendre, lors de l’apparition du puissant Ghörg (et de ses cousins) une coloration humoristique excellente. Si l’avidité de pouvoir trouve grandement sa place, on relèvera dans ces aventures, la trahison (bien orchestrée) autour du pontife et également la jalousie maladive chez un proche à Sleilo. De fait, les orientations sont multiples et nous assurent d’une histoire à multi facettes.

Le graphisme de Philippe Pellet est d’une beauté absolue grâce à son réalisme qui ne peut que subjuguer. Rehaussé par une colorisation impeccable qui apporte le relief nécessaire, son trait met à l’honneur des personnages (même les plus terrifiants) d’une véracité confondante. Son pouvoir de créativité est énorme, lui permettant de s’amuser à faire des gueules vraiment patibulaires dans des environnements luxuriants et pleins d’exotisme. A l’image de ses réalisations aériennes et de ces décors semi urbains, on perçoit en ce dessinateur une volonté d’aller au plus profond de ses recherches graphiques, dans une pléthore de détails somptueusement maîtrisés.

Ce sixième tome est un évènement comme seuls, Arleston et Pellet réunis, savent l’éclairer, qui est à ne manquer sous aucun prétexte… sinon il pourrait vous en cuire !
 

Par Phibes, le 8 novembre 2009

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