Forever bitch

 
Elles sont trois super copines : il y a Maud, il y a Louise et il y a Audrey. Toutes trois aiment se retrouver chez l’une ou chez l’autre, en boîte, à la terrasse d’un café ou pourquoi pas sur FaceBook afin de parler d’elles, de leurs lifes, de leurs conquêtes ou des râteaux qu’elles prennent. Rien de tabou, entre elles : on se dit tout !

Deux des trois sont maquées, ce qui démoralise complètement la troisième. Selon qui voit qui, les conversations ne sont donc pas forcément les mêmes. Et si chacune des trois filles voit les choses en fonction de sa situation propre (celle qui a un copain et qui pense que c’est pour la vie, celle qui n’en a pas et qui se morfond en craignant que ça ne change jamais…), il n’y a en fait qu’un pas pour que les cartes puissent être redistribuées. A cause d’une séparation qui intervient, par exemple, ou au contraire à cause d’une demande en mariage…
 

Par sylvestre, le 18 novembre 2013

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Notre avis sur Forever bitch

 
Après avoir réalisé une petite bande dessinée assez confidentielle chez Manolosanctis et deux albums autobiographiques humoristiques aux éditions Marabout, Diglee travaillait sur un projet qu’elle comptait présenter au magazine Fluide.G. C’est finalement aux éditions Delcourt que paraît ce Forever bitch : sous la forme d’une histoire "se tenant" mais dont il est possible d’imaginer qu’elle avait peut-être au départ été envisagée comme un recueil de gags.

La grande différence avec les deux titres Autobiographie d’une fille Gaga et Confessions d’une glitter addict, c’est que Forever bitch est une fiction. Plutôt que de parler d’elle, Diglee prend du recul (ou son élan !) fait cette fois vivre pour nous rien moins que trois héroïnes, toutes trois inspirées par des copines à elle dans la vraie vie, et multiplie ainsi par trois tous les effets : qu’il s’agisse de gags "mécaniques" ou de gags "de bas de page" ou encore de situations voulues plus proches des personnages, traitant de l’amour, du sexe, de l’amitié et de tout ce qui fait la vie et les trips des trentenaires urbains up-to-date.

Le résultat est flagrant : Diglee semble vraiment être passée à la vitesse supérieure. Et peut-être parce qu’elle n’est plus centrée que sur elle, on sent qu’elle s’en est donné à cœur joie autrement, qu’elle a pu se lâcher différemment, et ça rend sa BD vraiment dynamique, insolente, drôle et captivante. Les atouts de sa narration de fiction sont accompagnés par ceux qu’on observe sur la partie graphique : le trait de Diglee est en effet plus fin qu’on ne l’a jamais vu, et se rapproche (la pauvre, elle va le lire mille fois !) de celui par exemple de Margaux Mottin. C’est un compliment.

Au fil de ses réalisations, le travail de Diglee séduit de plus en plus. Profitez donc bien de celui-là… en attendant le prochain déjà annoncé !!! Et n’hésitez pas à coupler cette lecture avec une autre parue à peu près en même temps également aux éditions Delcourt : Mâle occidental contemporain, de François Bégaudeau et Clément Oubrerie.
 

Par Sylvestre, le 18 novembre 2013

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