Franquin et moi, entretiens avec Numa Sadoul

Dès les années 70, Numa Sadoul s’impose comme l’un des plus fin observateur de la bande dessinée, que ce soit par le biais de ses innombrables critiques que de ses célèbres entretiens fleuves qui vont très vite faire école. Au fil des années, il explore ainsi l’œuvre de Hergé, Gotlib, Uderzo, Tardi, Mœbius et donc Franquin avec le mythique « Et Franquin créa la gaffe ».
Christelle Pissavy-Yvernault revient alors ce moment dans la carrière de Numa Sadoul, sa rencontre avec le maître et l’histoire du média en parallèle…

Par fredgri, le 1 décembre 2024

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Notre avis sur Franquin et moi, entretiens avec Numa Sadoul

Aujourd’hui, il y a plusieurs façon d’entrer dans la Bande Dessinée. On peut se contenter de lire les albums, suivre éventuellement un auteur dans son parcours artistique, on peut aussi se tourner vers la presse spécialisée, papier ou web, afin de découvrir un peu l’envers du décors, de lire tout ça avec un regard plus analytique. On peut en parallèle s’intéresser à son Histoire, explorant son aspect patrimonial, repérant les grandes figures du passé pour mieux comprendre son évolution. Puis on peut aussi se pencher sur ce que j’appelle « les passeurs », ceux qui transmettent de l’intérieur les réactions des auteurs, qui témoignent des thèmes, des personnalités, qui décortiquent, qui théorisent.
Et Numa Sadoul, ainsi que Christelle Pissavy-Yvernault, même s’ils font partie d’une génération différente, n’en demeurent pas moins des « passeurs » de qualité qui nous entraînent dans une vision plus vivante de cette passionnante Histoire.

Ainsi, Franquin et moi s’impose comme une lecture indispensable pour à la fois mieux saisir de l’intérieur qui étaient ces auteurs vers la fin des années 60 jusqu’à aujourd’hui, les liens qui se tissaient entre eux, cette « famille » à laquelle ils appartenaient, intergénérationnelle, qui n’existait pas seulement par la bande dessinée, mais aussi par les moments partagés en « coulisse ». Cependant, ce livre est passionnant pour ce qu’il décrit sur l’émergence d’une critique, avec les premiers fanzines, les festivals, ces instants figés ou le lecteur rencontre l’auteur, le revoit et petit à petit tisse un réseau.
Numa Sadoul nous raconte ses premiers pas dans le fanzinat, quand Les Cahiers de la BD se bâtissaient au fil des salons, des interviews, qu’il n’y avait pas encore ce système de starification immodéré.

C’est un témoignage d’importance qui nous est offert avec ce livre que tous devraient lire. Bien qu’il mette en scène l’entretien avec Franquin, le propos ne s’arrête pas là, loin de là, on se rapproche aussi de Sadoul en privé, ses autres passions, son parcours depuis le début. On comprend mieux pourquoi il est toujours là, pourquoi il anime avec autant de passion ses autres activités dans le théâtre, par exemple… Mais pourquoi aussi il est vital d’avoir ce type de volumes passerelle qui rendent cette Histoire beaucoup plus humaine et touchante, qui désenclave la vision que l’on peut avoir d’un auteur à son travail seul.

Un livre très vivement conseillé.

Par FredGri, le 1 décembre 2024

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