FRIDAY
On a cold winter's night

Un an après la parution du précédent volume, Ed Brubaker et Marcos Martin reviennent avec la suite des aventures de Friday qui doit, cette fois, enquêter sur la mort de son ami Lancelot, retrouvé carbonisé en pleine forêt, à l’extérieur de son « antre ». La jeune fille se rend bien compte que la police ne joue pas le jeu, voire même qu’elle aurait tendance à vouloir étouffer l’affaire en minimisant les implications plus profondes.
On voit bien que tout est en place pour alourdir l’ambiance et aiguiser les instincts d’enquêtrice de Friday, d’autant que Lancelot lui a laissé de nombreux indices pour l’aiguiller et que très vite, les pistes s’entremêlent dans un canevas complexe, mais absolument captivant.

Avec ce nouveau volume, on comprend parfaitement pourquoi on pouvait avoir le sentiment, dans le précédent, d’avoir à faire à une introduction qui lançait l’intrigue principale. En effet, ici, Brubaker amène son héroïne à reprendre les choses depuis le début, à essayer de déterminer ce que son ami a pu lui laisser pour la guider. C’est très habilement mené, avec une sorte de montée en tension qui captive le lecteur.
Progressivement, le scénariste glisse aussi vers le fantastique et transforme une simple enquête en véritable thriller inquiétant où planent l’urgence et le danger.

Pour l’instant, même si l’intrigue générale avance beaucoup, on ne sait pourtant pas trop bien où l’on va et le petit cliffhanger final ne fait que nous laisser pantois. Une très intéressante série qui permet de redécouvrir un Brubaker moins englué dans ses codes habituels, plus inventif et surprenant.

Graphiquement, Marcos Martin fait à nouveau du très bon travail. C’est vif et frais, avec une vraie attention portée aux cadrages, aux atmosphères et aux expressions.

Décidément, Friday reste la bonne surprise du moment. La version française devrait arriver en septembre, chez Glénat.

Très vivement conseillé.

Par FredGri, le 16 mai 2023