FRISON-ROCHE
La piste oubliée

Lorsque le Lieutenant Beaufort arrive en 1928 dans le Bordj de Tamanrasset construit par Charles de Foucauld, il est loin de se douter que sa vie va connaitre un sérieux coup d’accélérateur, dans le Hoggar, au cœur d’un désert du Sahara particulièrement inhospitalier ! Il doit rapidement partir à la recherche de l’assassin d’un soldat français, à la tête d’une expédition hétéroclite…

Par v-degache, le 18 novembre 2020

Notre avis sur FRISON-ROCHE #4 – La piste oubliée

Les éditions du Rocher avaient déjà publié trois adaptations de l’alpiniste et écrivain Roger Frison-Roche, décédé en 1999, avec Premier de cordée, La grande crevasse et Retour à la montagne. Place ici, pour notre plus grand plaisir, à son œuvre qui met en scène le désert ! Frison-Roche se rend pour la première fois au Sahara en 1935 et l’explorera à plusieurs reprises. Il en tirera plusieurs ouvrages, dont La piste oubliée, qui constitue le premier volet de ce « Cycle Hoggar ».

Le scénario et l’adaptation sont confiés, comme pour le « Cycle Chamonix », à un spécialiste de la bande dessinée historique, Jean-François Vivier, qui a notamment collaboré avec Régis Parenteau-Denoël. Il livre ici une partition fluide et rythmée dans le paysage fascinant et pesant du désert saharien.

Le Brigadier Moreau est assassiné par le jeune Akou. Une chasse à l’homme s’engage dans le désert, menée par un trio composé d’un scientifique, Lignac, à la recherche de la piste oubliée empruntée par les caravanes chargées de richesses se rendant au Royaume de Salomon, le Lieutenant Beaufort fraichement arrivé à Tamanrasset, et l’énigmatique Franchi, ensorcelé par la belle et vénéneuse Tamara.

La piste oubliée nous emmène au cœur du désert, théâtre des passions humaines. Vengeances, luttes de pouvoir, quête de soi, voyage initiatique, chasse à l’homme, le tout marqué par l’amour de Frison-Roche pour ce territoire, ses habitants et ses traditions, émaillent une histoire somptueusement dessinée et colorisée par Beniamino Delvecchio. Celui-ci excelle dans la représentation de cette caravane hétéroclite à la poursuite des assassins. Les chameaux (et il y en a un paquet !) prennent véritablement vie au fil des pages. Les couleurs participent évidemment à rendre cette aventure bien réelle, au milieu du sable et des caillasses.

Ce premier tome du « Cycle Hoggar » est une réussite, l’adaptation de Vivier et Delvecchio rendant parfaitement hommage à l’œuvre de Frison-Roche, et satisfaisant aussi bien ceux qui découvrent les aventures contées par l’écrivain aux multiples facettes, que les connaisseurs de ses récits. Vivement la découverte de la mystérieuse Montagne aux écritures !

Par V. DEGACHE, le 18 novembre 2020

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