FRITZ HABER
L'esprit du temps

1934, Fritz Haber, grand chimiste juif allemand se souvient…

Il se souvient de cette époque où il était jeune chercheur voulant intégrer les plus grandes écoles dont l’université de Leipzig afin d’étendre ses recherches. Thésard parmi les plus méritants, toutes les portes se ferment pourtant à l’annonce de son nom.
Sa judaïté prenant la place de sa nationalité lui barre l’entrée des universités.
Devant tant d’injustice l’homme se bat et entre l’amour qu’il aura pour Clara, grande universitaire à Breslau, sa foi pour l’Allemagne et son génie, il finit par mettre au point la formule de l’indigo puis celle de la synthèse de l’ammoniac.

Fritz Haber reçoit le prix Nobel de chimie en 1918.

Par MARIE, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur FRITZ HABER #1 – L’esprit du temps

Fritz Haber, d’abord grand chimiste reconnu par ses pairs, prix Nobel en 1918, devient également un sinistre acteur de la guerre à l’origine de la découverte de gaz toxiques. Haber, inventeur du Zyklon B, à l’origine du génocide pratiqué en camps de concentration est donc le héros de cette série racontée par Vandermeulen.

Prévue pour être une trilogie, l’ambitieuse série biographie d’un criminel de guerre se veut lourde et difficile à suivre pour plusieurs raisons. D’abord, ce travail entrepris est fortement documenté et n’a rien d’un album de divertissement. Il est instructif, se veut complet et, sans doute peut-il devenir LA biographie de Haber puisqu’il n’en existe pas en français.D’ailleurs, à ce propos, le dictionnaire n’accorde pas plus de quelques lignes sur ce personnage en dehors de l’information concernant son prix Nobel.

La lacune sera donc comblée quand l’auteur aura terminé les 600 pages prévues à cette ambitieuse histoire.

Une autre raison pour laquelle ce volume est difficile à suivre tient au dialogue et autres commentaires inscrits en voix off et sans bulles.
Les cases ressemblent aux tableaux d’un film de cinéma muet en noir et blanc. L’ambiance y est cosy, rétro, accueillante.
Egalement très agréable, le lettrage élégant est particulièrement bien choisi mais il souffre malheureusement d’un manque de netteté, le contour se diffuse. C’est réellement dommage car le dessin est impressionnant.
En effet l’œuvre se rapproche d’un travail de peinture sur plus de 150 pages. Le dessin, non encré, est peint en brun, aquarellé de telle façon qu’il décline ce ton de mille et une nuances.
C’est superbe !

Enfin, cette œuvre forte et innovante mérite qu’on s’interroge. Toutes les réponses ne sont pas données dans ce tome mais le point de départ de nombreux sujets est posé, notamment celui de la conversion au protestantisme ou autre de la part de très nombreux juifs allemands à cette période, également les débats sur Israël et le sionisme sont lancés.
Il s’agira ensuite de se faire sa propre opinion et de juger en toute liberté un homme mort sans savoir l’extermination de quelques 6 millions de juifs dans les camps de concentration sur le territoire Allemand.

Cet album vient d’être nominé pour le prix du meilleur album au festival international d’Angoulême, bravo !

Par MARIE, le 18 décembre 2005

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